La quête de ma tenue de mariage – épisode 1

Plutôt que de vous montrer directement ma tenue de mariage et n’afficher que des paillettes magiques…
… j’ai voulu vous narrer la véritable épopée de ma tenue de mariage.
Le mot « épopée » est adapté : les recherches, nombreuses rencontres, frustrations, l’acceptation de remettre en cause mes critères de départ ont ponctué près de 10 mois de recherches actives.
Les préparatifs d’un mariage, c’est aussi accepter ce flou, cette errance parfois difficile, cette « évidence » qui ne vient pas à nous dès le début. 
L’important, c’est de rebondir, de persévérer, d’accepter parfois de lâcher prise, d’envisager autrement les choses.

Je vous ai donc préparée trois articles :
la narration de ma quête durant 10 mois pour trouver LA tenue (cet article !)
un pour vous montrer ma tenue civile (vendredi) et ma tenue pour le brunch avec nos plus proches (dimanche)
enfin, l’article où je vous montre le résultat final pour le jour J, samedi 24 juin : la tenue, la coiffure, les chaussures, la coiffure, les bijoux du jour J.

Vous êtes prêts pour ce premier épisode plein de rebondissements ?


Aperçu du rapport / qualité prix
des robes de mariées

 

Le mariage, comme tout dans la vie, peut être imaginé et réalisé d’une multitude de manières.
Le plus important, à mon sens, c’est que les mariés s’écoutent et créent un mariage à leur image, en laissant de côté les conventions sociales, s’ils le souhaitent. C’est, du moins, ce qu’Edmond et moi avons choisi.
Organiser un mariage a un certain coût. Bien sûr, là aussi, on peut tout imaginer : en créer un à moindre frais en toute simplicité (mes parents l’ont fait ainsi, ils étaient quatre : eux deux et leurs deux témoins). Après tout, ce qui compte, c’est l’union, ce que l’on vit au quotidien, l’amour des deux personnes au jour le jour.
D’ailleurs, fait intéressant : une étude américaine aurait montré une corrélation avec le coût d’un mariage et sa durabilité. Toujours selon cette étude, plus la quantité d’argent mise est importante, plus les statistiques sont en défaveur sur la durabilité du mariage.

Désolée pour cette légère digression du début, peu romantique mais pourtant très réaliste.
J’en viens au fait : le prix d’une robe de mariée. Là aussi, selon la qualité, la créatrice, les matières utilisées, le pays de fabrication, etc. : on peut trouver une grande fourchette de prix.
En France, en moyenne (et en me basant sur mes recherches), la fourchette moyenne se situe entre 1800€ (fourchette basse) et 3500€ (fourchette haute). On peut trouver des créations inférieures à 1800€ si on opte pour des créations faites en Chine, en matière synthétiques ou en optant pour les collections « civiles ». On peut aussi trouver des créations sur-mesure à des prix au-delà de 4000-5000€.

Ces prix pourront paraitre très élevés (c’est l’impression que j’ai eue).
Il faut toutefois avoir conscience que certaines créations (même celles pouvant paraitre « simples ») nécessitent plusieurs centaines d’heures de travail (recherches, tests, création finale, photos, puis création sur-mesure pour les clientes). Et, bien sûr, comme toute entreprise, la créatrice (en plus de se rémunérer elle-même) a de nombreuses charges (location d’un atelier, électricité, mains d’oeuvre, cotisations sociales, etc.) en plus de l’achat de la matière première qui, en fonction de la qualité peut être très élevée.
Dès le début de mes recherches, j’en avais conscience. Je m’intéresse à la mode durable depuis plus de 6 ans, et je suis donc un minimum informée de la différence de qualité et d’éthique entre des marques de « fast-fashion » et de marques engagées.
Dans l’univers du mariage, on retrouve également ces valeurs.

De mon côté, ayant choisi de privilégier des petites créatrices œuvrant de manière artisanale (donc fabrication européenne ou française) et souhaitant des matières naturelles, les prix variaient entre 2500€ et 4500€.
Cependant, je n’avais pas un budget me permettant de m’offrir une robe de cette valeur.
Et même si cela fait été le cas, je vous avoue que psychologiquement, mettre une telle somme dans une tenue (aussi belle et faite en conscience par une petite créatrice incroyable) que je porterai moins de 24 heures était impossible.
Le marié, lui, s’il fait un costume sur-mesure, dans la majorité des cas, peut le reporter.
La mariée, non.

 


Une idée géniale…
… qui se délite

 

Novembre 2021. Mon idée de départ était celle-ci : opter pour une tenue :
avec un budget de 800-1200€ : une fourchette quasiment impossible, si je devais respecter mes valeurs (matières naturelles, petites créatrices). En revanche, cela devenait davantage possible si j’optais pour des pièces hors de collection mariage…
que je pourrai reporter : le fait de dépenser une somme dans quelque chose que je pouvais remettre était, en quelque sorte, « déculpabilisant ».

De cette idée est née une évidence : je vais opter pour une jupe et un haut. Qui, ensemble, créeront ma tenue de mariage. Et qui, une fois le mariage terminé, pourront être reportés séparément : le joli haut avec un jean, par exemple, et la jupe avec un body.
J’étais si fière de moi, vous n’avez pas idée !

Voici le récapitulatif de mes critères du début :

  • budget de 800-1200€ (pour le tout)
  • une jupe et un haut mix & match
  • des manches longues
  • un décolleté : carré, V, rond ou bateau
  • une note féerique
  • un confort absolu

 

La jupe

J’ai une jupe dorée absolument sublime qui m’a value de nombreux compliments à chaque fois que je l’ai portée.
Elle est visible sur une des épingles de mon profil Instagram ici. On la voit mieux ici.
Sa coupe est cintrée à la taille et bien ample au niveau des hanches, parfaite pour ma morphologie.
Des boutons dorés viennent apporter une petite touche. Elle a des poches !
Le jacquard la composant est lourd (mais pas trop) : elle reste agréable à porter tout an assurant un tombé incroyable. 
Je l’ai achetée en mai 2019 chez une marque s’appelant Marilyn Feltz. La boutique était alors à Paris (ils ont déménagé à Lille entre temps). Je me suis souvenue qu’à l’époque, ils avaient le même modèle en bordeaux, noir et… blanc.
Cependant, on était 3 ans plus tard, et comme ils travaillent avec des chutes de tissus, les chances qu’ils en aient toujours étaient minces.
Mais j’ai tenté : je les ai contactés (en mettant en lien la photo instagram). Ils m’ont répondu rapidement : « Oui ! Et on peut vous la faire sur-mesure ».
Je n’en revenais pas. Ils avaient mes mensurations (d’il y a 3 ans et qui n’ont pas changé) et je leur redonne par mesure de sécurité. La fabrication prendra 6 semaines, tout semble bon ! Je devrais la recevoir courant janvier.

 

Le haut

Mon amie Mélodie (à qui j’avais confié mon idée de base) m’a donnée des contacts de petites créatrices qui pourraient me réaliser un haut sur-mesure.
Je contacte celle qui me plait le plus : Amandine de Jolie Rozière.
Le contact passe super bien, on s’appelle, discute pendant près d’une heure.
Elle m’envoie un premier jet de croquis, tous sublimes. On prévoit d’aller ensemble chercher des tissus.

Tout semble parfait et presque fini…

Croquis réalisé par Amandine


 

Tout part en vrille

Je reçois enfin la jupe. J’ouvre le colis, je l’essaie, prête à avoir plein de paillettes dans les yeux.
Et là… la catastrophe. Non seulement, elle est beaucoup trop grande pour moi (je peux glisser près de 3 poings au niveau de la taille)… mais en plus, le « tombé » est affreux et très différent de sa soeur dorée.
Je suis perplexe : comment ont-ils pu se tromper autant au niveau de la taille ? Et comment se fait-il que le tombé soit aussi différent (que je trouve fort laid) ?
La peur vient juste après : que puis-je faire ? Peuvent-ils la reprendre au niveau de la taille ? Mais même en l’ajustant, le tombé ne sera pas aussi beau.
Puis, je comprends que le tissu, le jacquard utilisé, a un poids très différent : celui-ci est très léger et froissable tandis que le doré est assez lourd, ce qui donne de la prestance et ne se froisse pas du tout. Je comprends donc que même si elle est ajustée, le rendu final sera très différent de celui que je voulais…
Je les contacte et – je suis soulagée – ils acceptent de la reprendre et de me rembourser.

À ce moment-là, je dois contacter Amandine (la jeune femme concevant mon haut) pour l’informer que ce sera une autre jupe. Or, tous les croquis et les recherches qu’on avait fait jusque là avaient été faits en se basant sur cette jupe précis…
Quelques jours après, elle me répond en m’annonçant qu’elle est désolée mais qu’elle préfère se retirer de ce projet, que c’est trop pressurisant pour elle, surtout avec le travail de sa marque qui est sur le point de naître à côté.

Je comprends, et ne lui en ai jamais voulu.
Mais, de mon côté, je me retrouve avec… rien.
On est en mi-janvier 2022.

 


 

Cheminement et changements

 

Conservant mon idée de départ (une jupe et un haut), je vais d’abord continuer mes recherches avec cette première idée en tête…

 

Janvier 2022

La toute première que je visite m’a un peu prise de cours : c’était la première créatrice de robe de mariée où je me rendais et j’avais repéré sur son site internet deux modèles de jupes que je souhaitais essayer.
Si l’accueil était poli et gentil, j’ai été étonnée de m’entendre refuser d’essayer les deux modèles que j’avais en tête sous prétexte que « ça ne m’irait pas ». Je n’ai pas osé la contredire. La créatrice m’a fait essayer une autre jupe que je ne trouvais absolument pas belle et encore moins sur moi. Je suis partie un peu dépitée… et résolue à insister pour essayer ce que je souhaite chez les autres !

 

 


Février 2022

Chez la deuxième créatrice, j’ai pu essayer trois tenues différentes avec une jupe et trois hauts différents.
Il y avait une combinaison qui m’a plue et je suis ressortie de sa boutique me disant que je prendrais sans doute ma tenue chez elle.
Cependant, plus le temps passé, plus je me suis rendue à une évidence : c’était un choix par défaut qui « m’allait » car ça correspondait à mon budget et à mes critères, mais l’ensemble n’était pas un coup de cœur. C’était un choix convenable et fade.

L’expérience chez la deuxième créatrice m’a permis de prendre conscience que malgré le grand nombre de recherches accumulées (censées combiner tous mes critères), la combinaison que j’avais trouvé était ce qui pourrait se rapprocher le plus de ce que je recherchais en terme de critères. Et pourtant, le coup de cœur était loin d’être là.
À ce stade, j’ai donc accepté l’idée de ne pas avoir nécessairement une jupe et un haut, et d’opter plutôt pour une robe que je ne pourrai sans doute pas reporter.

 


 

Mai 2022

Troisième créatrice : ce qui m’a attirée dans ces collections est le fait qu’elle soit très inclusive : elle a fait posé des modèles tatouées et avec différentes morphologies pour ses collections.
Elle pratiquait principalement des modèles totalement inventés pour ses mariées, ce qui était un inconvénient pour moi, car j’ai énormément de difficulté à me projeter sur des éléments très vagues (un croquis, un bout de tissu choisi, etc.).
Lors d’un premier rendez-vous, je lui ai fait part de mes critères. On a tout passé en revue et elle a promis de revenir vers moi 8 semaines après avec quelques propositions de croquis.
Ces semaines passées… quelle déception ! Très sincèrement, si mon prénom n’avait pas été marqué à côté des 3 croquis qu’elle m’a envoyée, j’aurai juré qu’elle avait interverti deux de ses clientes tant ce qu’elle m’a proposée était à des années lumières de ce que je pensais lui avoir dit. Après l’avoir remerciée pour son temps, j’ai donc continué mes recherches…

Robe d'une de ses collections passées

Robe d’une de ses collections passées


 

Mai 2022

Quatrième créatrice : à dire vrai, il ne s’agissait pas d’une créatrice mais d’une marque avec plusieurs boutiques à travers la France. La production était faite en Europe mais l’éthique était assez éloigné de mon idéal.
L’employée qui m’a reçue a été très gentille, de bons conseils, j’ai pu essayer plusieurs robes.
Une m’a plue plus que les autres mais, là encore, pas de réel coup de cœur : toujours ce « choix convenable » qui regroupe certains de mes critères revus à la baisse.
(Désolée, les photos sont interdites dans ce magasin !)

 

Septembre 2022

À ce stade, j’ai cumulé un nombre de recherches qui impressionneraient n’importe quel détective. J’ai épluché tous les blogs de mariage français et ai remonté les archives sur trois ans, j’y ai fouillé les références des créatrices dans les reportages. J’ai utilisé Google Maps et les autres moteurs de recherches spécialisés dans le mariage. J’ai utilisé le bouche à oreille, les conseils des amies. Un travail de titan (têtu).
Je commence à désespérer et décide de prendre deux derniers rendez-vous.
Je décide également de simplifier mes critères et de m’ouvrir à des expériences nouvelles, d’essayer des choses auxquelles je n’aurai peut-être pas pensé de prime abord.

Voici les points que j’ai décidé de laisser tomber :

  • le fait de diviser ma tenue en deux, abandonné dès février 2022
  • des manches longues pour cacher mes tatouages (on y reviendra dans l’article final)

Et voici les critères que j’ai voulu conserver :

  • un confort absolu matières qui ne grattent pas, que je puisse me mouvoir facilement, etc.
  • une tenue qui ne traine pas par terre je n’avais pas envie d’avoir la charge mentale de « gérer » et faire attention à ce qu’on ne marche pas dessus, à ne pas la salir, gérer mes pas lorsque je me retourne, etc.
  • compatible à ma morphologie en A donc plutôt resserré à la taille et « s’ouvrant » au niveau des hanches
  • budget que j’ai revu à la hausse mais reste très bas selon les critères choisis (petite créatrice, fabrication française, matières naturelles et nobles)

 

 

La cinquième créatrice m’accueille dans son showroom, on s’installe et on commence le même rituel : on fait connaissance, je lui parle de ce que je recherche, la date du mariage, le budget, etc.
Lorsque j’énonce le budget, j’ai une réaction assez virulente. La créatrice me lance une longue tirade censée m’éduquer sur le coût d’une robe de mariage. Elle rentre dans les détails des cotisations sociales, du temps passé, du coût de sa matière première, ses coûts d’électricité, etc.
Comme je l’ai énoncée tout au début de mon article : je suis déjà sensibilisée à ces informations et je n’ai jamais pensé que ces petites créatrices oeuvrant avec le cœur ne méritait pas de pouvoir vivre de leur passion et métier.
Evidemment, elle ne me connait pas et ne sait pas que j’ai déjà connaissance de tout cela. Je comprends aussi qu’elle peut faire face à ce genre de réactions souvent et que cela peut fatiguer à la longue.
Un peu refroidie, j’essaie de passer outre et on passe un bon moment : j’essaie plusieurs robes dans la collection civile.
Un modèle seulement retient mon attention. Il y a toutefois quelques changements à faire et ne suis pas sûre que l’ensemble modifié soit ce que je veuille véritablement.

 


 

Le contact humain

Si l’on met de côté le premier « duo » qui n’a pas abouti (la jupe trop grande et la créatrice adorable pour le haut), j’ai donc visité cinq créatrices.
Ces 5 créatrices ont un point commun : au moment où j’ai énoncé mon budget, toutes ont changé d’attitude. De manière plus ou moins subtile ou, au contraire, flagrante (comme la cinquième qui a été me faire une leçon de comptabilité et du coût de revient d’une robe).
Toutes sont restées polies, serviables, mais je sentais bien qu’elles attendaient que j’ai fini d’essayer et n’était pas plus attentive que cela à ma présence.

Le contact humain, dans ce processus, m’a terriblement manquée. Une certaine sensibilité peut se mêler à un professionnalisme, il me semble.
J’en reparlerai d’ailleurs (du contact humain) dans l’article dédié à ma coiffure.

 

Fin septembre 2022

J’ai rendez-vous avec la sixième (7e si on compte le premier duo !) créatrice.
À suivre…

 

NB : je n’ai volontairement pas cité le nom de cinq créatrices / marques.
Dans un souci d’éviter de leur faire  une « mauvaise publicité » car mon expérience est unique et la vôtre peut être très différente ! En revanche, je donnerai volontiers à des futures mariées en quête d’informations, les adresses en privé (vous pouvez utiliser mon formulaire de contact ou m’envoyer un message privé sur instagram).

 

✤ ✤ ✤

D’autres articles à (re)découvrir :

Tous mes articles « Mariage »
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L’histoire de nos faire-parts de mariage sur-mesure
J’ai dit « oui » : fiançailles et mariage à venir

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2 commentaires

  1. Euheug

    Quel périple! Je me réjouis de lire la suite et sais que la tenue favorite va arriver 🙃

    jeudi 22, juin 2023 à 7h59
  2. Sylvie

    Merci Mélanie de partager avec nous le récit de votre recherche sous tous ses aspects et ses péripéties.
    Que l’on cherche une robe de mariée ou une tenue de cérémonie votre démarche est intéressante et instructive. Elle peut être transposable à d’autres domaines: achat d’un bien immobilier, organisation d’une fête, d’un voyage, recherche d’un cadeau…
    Avoir des critères de base, certains non négociables, pouvoir en laisser d’autres pour rencontrer de nouvelles possibilités positivement surprenantes, c’est tout un cheminement et une souplesse à accepter.
    Pour votre idée de duo jupe/haut je trouve que votre jupe blanche de Bleu Tango en jacquard chantilly aurait pu avoir fière allure par la qualité et la tenue du tissu.
    La quantité de modèles de robes de mariée qui existe pourrait laisser penser que c’est facile de trouver « robe à son corps »😉 mais ce n’est pas si évident et c’est un paradoxe. Quand pour le plaisir des yeux je parcours des sites, je trouve un grand nombre de robes jolies ou bien portées. Mais pour en choisir une qui rassemble nos critères ( style, matière, forme adaptée à notre morphologie, budget…)c’est beaucoup plus difficile alors que le choix est grand.
    J’ai hâte de découvrir votre robe quand vous nous montrerez une photo.
    Je sais que vous avez longuement tout préparé à votre goût,
    je vous souhaite une merveilleuse et féérique journée de mariage samedi.
    Sylvie

    vendredi 23, juin 2023 à 15h54

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