Bio, équilibré, sain, végéta*ien : synonymes ?

Est-ce que lorsque l’on mange bio, on mange forcément sain ?
Une alimentation végétarienne est-elle plus équilibrée ? N’y-a-t-il pas de risques de carences ?
Et… « Sain » & « équilibré » sont bien synonymes, non ?

Le but de cette page est d’essayer de différencier 4 termes qui sont parfois confondus, et font parfois l’objet d’amalgame : bio, sain, équilibré & végétarien.
Sur cette page, vous ne trouverez pas un exemple type d’une alimentation équilibrée.
Tout simplement, car l’alimentation « idéale » de chacun est différente d’une personne à une autre, en fonction d’une multitude de facteurs propres à chacun (âge, sexe, goûts, habitudes, passé, constitution naturopathique, rythme de vie, d’éventuelles pathologies…).

 

Amalgame entre une alimentation Bio & une alimentation saine

Avant de pouvoir répondre à cette question, il faut déjà déterminer ce qu’est le Bio :
– fait-on parti de ceux pour qui le Bio se résume à des labels ?
– ou fait-on parti de ceux pour qui le Bio est une façon de penser, une philosophie de Vie ?

L’amalgame entre ces 2 termes est fréquent. Pourtant, on peut très bien manger bio, et ne pas avoir un régime alimentaire sain.
Un hamburger bio garantit que le bœuf (qui a servi à faire le steak) n’a pas reçu d’antibiotiques à outrance & d’hormones, et que les céréales dont est issue le pain, ainsi que les quelques morceaux de légumes n’ont pas été traités par des pesticides et ont poussé sans engrais.
Ce sont des points non négligeables, certes, mais cela ne fait pas de ce repas un repas sain, car :
– les acides gras apportés sont des acides gras saturés. Ces derniers font partis des facteurs en cause de l’augmentation de notre taux de mauvais cholestérol (LDL), responsable, entre autre, de différents problèmes cardio-vasculaires.
– il y a trop peu de légumes
– le pain fait à partir de farine raffinée (blanche) n’apportent pas de fibres, vitamines, minéraux, oligo-éléments… autant de nutriments qui se trouvent dans les céréales complètes ou semi-complètes.

Le Bio ne respecte pas forcement les saisons.
Et, le label AB ne respecte pas toujours très bien les animaux.
Vous trouverez plus d’informations sur le Bio sur mon article ici (clic) : vous y découvrirez notamment ce que représente pour moi ce mot.

 

Equilibrée & saine : synonymes ?

Bien que ces 2 termes soient très proches l’un de l’autre, ils n’ont pas tout à fait la même signification.
Ainsi, un repas peut tout à fait être équilibré, mais pas forcement très sain.

Afin d’illustrer la nuance entre ces 2 termes assez semblable, prenons un exemple : un repas de galettes bretonnes.
Les galettes bretonnes font parties d’un plaisir de la Vie simple (en tout cas, selon l’avis de mes papilles).
Il y en a pour tous les goûts : des salées, comme sucrées. Des plus simples aux plus compliquées. Des garnitures uniques à des garnitures bien fournies. Des végétariennes à celles chargées en viande. Grâce au sarrasin, même les personnes intolérantes au gluten peuvent se régaler. Bref : tout le monde y trouve son compte.
Si l’on prête attention aux conseils des revues féminines quelques semaines précédent la chandeleur, on retrouve souvent le même discours : un repas équilibré à base de galettes est tout à fait réalisable.
Oui, c’est vrai.
L’article s’accompagne souvent de quelques recommandations telles que :
– se limiter à 2 (une salée + une sucrée)
– concernant la salée : une galette complète (jambon – œuf – fromage) ou demi-complète (2 sur les 3) est souvent recommandée
– concernant la sucrée : préférez une sucrée simple plutôt que celles qui comportent trop de garnitures ou qui sont un peu trop généreuses en chantilly
Un tel repas à base de galettes est équilibré.
Mais pas sain.
Voici pourquoi :
– les galettes sont cuisinées au beurre (demi-sel) qui est source d’acides gras saturés (le même acides gras vu précédemment dans l’hamburger bio), alors que l’on devrait consommer plus d’acide gras essentiels de type oméga 3
– les galettes sont cuisinées au beurre. Oui, je sais, je l’ai déjà dit. Mais je le redis, car une bonne galette contient beaucoup de beurre. Plus que l’apport journalier recommandé.
– grâce aux 2 galettes, on a un peu de sucres lents. Les farines utilisées sont souvent raffinées (blanches), et n’apportent donc aucune fibres, vitamines, oligo-éléments, et minéraux.
– le fromage (souvent de l’emmenthal) nous permet de remplir une de nos 3 apports en produits laitiers recommandés par jour.
Mais cette recommandation, si elle est émise & suivie par la majorité des médecins, nutritionnistes & diététiciens, elle n’est pas partagée par tout le monde. En effet, certains médecins, et plus souvent les praticiens de médecine douce (dont les naturopathes) ne partagent pas cette position. Ces professionnels recommandent d’ailleurs de se tourner vers les produits laitiers de chèvre ou de brebis, plutôt que de vache.
– on a notre apport en protéines grâce au jambon & à l’œuf. L’œuf est une bonne source de protéines. Aussi, qualitativement parlant, même s’il est préférable de le consommer bio, c’est un bon point.
En revanche, le jambon n’est pas la meilleure source de protéines qu’il soit. Comme le beurre & le steak haché, elle apporte des acides gras saturés. Du poisson gras (saumon, thon, sardines…) source d’acides gras essentiels (de type oméga 3), ou des légumineuses (houmous : un mélange de culture à goûter ?) sont des sources de protéines plus intéressantes.
– si l’on choisit une crêpe assez simple pour le dessert (comme une beurre sucre) : le sucre à lui seul n’est pas un aliment sain.
Le sucre raffiné (blanc), tout comme la farine raffinée, sera exempt de nutriments. De plus, son Indice Glycémique (IG) élevé, sera un vrai « pic » de sucres dans notre sang, que notre organisme devra essayer d’équilibrer avec les moyens du bord (l’insuline & notre pancréas si vous voulez tout savoir petit curieux).
– et ce repas n’apporte pas assez (ou du tout) de légumes.

… J’en vois plus d’un hausser leurs sourcils et/ou être atterré en lisant ces quelques lignes d’analyse sur un simple repas de galettes bretonnes… N’est-ce pas ?
Ne vous méprenez pas : je ne condamne pas la gastronomie bretonne (je ne manque jamais une occasion de me régaler dans une bonne crêperie lorsque je vais sur la Côte de Granit Rose), mais j’essaie simplement, à travers cette dissection de galettes, d’illustrer l’amalgame entre manger équilibré & manger sain.

Cet exemple mis à part, il me parait important de souligner qu’en dehors de cette distinction entre ces 2 termes, différents spécialistes de la santé sont en désaccord sur certains points :
– dans le même corps de métier : certains médecins sont ouverts au végétarisme, tandis que d’autres non (souvent par ignorance sur le sujet).
– dans des corps de métiers différents : les praticiens de médecine douce (Naturopathes compris) ne recommandent pas 3 laitages par jour, alors que la majorité des nutritionnistes et/ou diététiciens le recommandent.

 

Amalgame entre cuisine saine et… frustration ?

Cet amalgame est extrêmement fréquent. Je suis très bien placée pour le savoir : j’en étais moi-même convaincue il y a 10 ans de cela.
Une grande majorité de personnes pensent qu’une alimentation saine va de paire avec frustration, régime, sans saveurs / fade, et se résume à manger de la salade & autres crudités.
La cuisine saine & gourmande n’est pas une cuisine de privation des papilles.
La cuisine saine & gourmande, c’est cuisiner autrement… Avec des nouveaux ingrédients (peu ou non commercialisés dans le circuit conventionnel).

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L’alimentation végétarienne est-elle plus saine/équilibrée que celle d’une alimentation omnivore ?

Une alimentation végétarienne équilibrée est très saine, et les méfaits d’une consommation excessive de viande & de produits laitiers n’est plus à démontré (Rapport Campbell ou encore Laits, mensonges & propagande).
On pourrait s’arrêter là.

Toutefois, manger végétarien & manger sain sont 2 notions qui ne vont pas systématiquement de pair.
Il n’est pas rare de voir (salons, revues spécialisées ou internet) des exemples de menus ou de recettes qui soient végétaliennes, mais pas forcement très saines :
– un croque-monsieur (vegan) fait de pain blanc, de jambon reconstitué vegan, de levure de bière / maltée
– un feuilletée de saucisses végétales accompagnées de ketchup
– un hamburger vegan au seitan fait de pain blanc
– toutes les pâtisseries réalisées avec des mauvais corps gras (margarine, huile de pépins de raisins…)
… sont autant d’exemples qui illustrent bien qu’une alimentation végétarienne peut ne pas être équilibrée.

Certains végétariens, par manque de connaissance dans le domaine de la nutrition et/ou pour qui le respect des animaux est une plus grande priorité que celle de manger sain, ont une alimentation végétarienne peu équilibrée.
Tandis que d’autres végétariens ont conscience de cette distinction, et mangent de manière équilibrée & saine.

Mais, comme aucun régime alimentaire n’est parfait (sans pour autant basculer dans la psychose/débat), avoir une alimentation végétarienne & équilibrée ne nous met pas à l’abri de problèmes liés à l’alimentation.
Un exemple : les acides gras EPA & DHA (ici l’article sur ce sujet).

Je passe volontairement sur d’autres problématiques que peut générer le végétarisme (vitamine B12, vitamine D…). Passer au crible tous les hypothétiques problèmes soulevés communément autour du végétarisme et / ou attaquer le végétarisme n’est pas l’objectif de ce paragraphe.
J’essaie simplement de faire la distinction entre 2 notions qui sont souvent décrétées comme allant de paire par les végétariens (et végétaliens), alors que ce n’est pas forcement le cas.

 

Naturopathie et végétarisme ?

De par ma formation, je peux affirmer que la très grande majorité des Naturopathes ne sont pas végétariens.
Aucun de mes professeurs n’était végétarien, et sur l’ensemble de mes collègues de promotion (24 au total), il n’y avait que 3 végétariens.

 

Une assiette saine & gourmande à 100% chaque petit jour ?

Tendre vers une assiette saine, gourmande & personnalisée est l’idéal pour notre petit corps, et pour le bon fonctionnement de tous nos systèmes (immunitaire, cardio-vasculaire, hormonal, digestif, équilibre acido-basique, etc.).
Si cela est un fait physiologique, en voici un autre : le faire en conscience & en paix avec soi-même – émotionnellement & psychiquement – est tout aussi important.
Manger sain & personnalisé est extrêmement bien. Le faire en conscience & avec joie est primordial.

Si, pour quelque raison que ce soit, vous avez du mal à combiner plaisir & alimentation saine au quotidien : soyez patient avec vous-même (conseils dans la conclusion ci-dessous).
Les goûts changent au fil du temps : l’addiction au sel, au sucre & au gras (souvent trop présents dans notre alimentation conventionnelle) ont un pouvoir addictif sur nos ressentis, et les biaisent facilement.

Sachez aussi faire preuve de souplesse : peut-être faites-vous partis de ceux mangeant avec plaisir des mets sains & gourmands, faits maison & avec amour… et pouvant parfois ressentir une pointe d’envie vers des groupes d’aliments considérés comme « moins sains » ?
Une certaine forme de souplesse sporadique fait partie d’un équilibre holistique mêlant nos plans physiques, émotionnels & psychiques. Notre merveilleux corps, lui, sera géré quelques petits écarts ici & là : faites-lui confiance.

L’équilibre holistique est un concept vaste, fabuleux, merveilleux, et… subtil

 

 

Conclusion
Apprenez à cuisiner en vous faisant plaisir.
Cuisiner sain au quotidien peut tout à fait aller de pair avec une alimentation gourmande, et également rapide & simple.
Il appartient à chacun de trouver sa cuisine : celle qui soit en adéquation avec sa philosophie de Vie, son propre équilibre, en adéquation avec qui il est (sexe, âge, rythme de vie, constitution naturopathique…) sans que cela devienne un casse-tête.
Vous pouvez faire appel à des spécialistes de la santé axés dans la cuisine saine & gourmande (Naturopathes, médecins, diététiciens…), aux livres des recettes de cuisine (il en existe qui proposent des recettes rapides, simples, gourmandes & saines à la fois), de suivre des cours de cuisine (particuliers ou par groupe), et consulter les blogs de cuisine : puisez dans ce qui vous parle le plus, ce vers quoi votre Cœur aspire.