Optimisme, pessimisme : opter pour l’un est un choix

Récemment, alors que je discutais avec un ami très rationnel et cartésien, nous en sommes arrivés au constat que, pour lui, notre société était trop axée sur l’émotionnel, tandis que je trouvais (en tant qu’hypersensible et idéaliste) que notre société avait une tendance à dénigrer ce qui touchait aux différentes formes que la sensibilité et l’intuition pouvaient prendre.
Une réalité unique, neutre.
Deux manières de voir, de ressentir le monde.
Bien sûr, aucun de nous avons tort : chacun de nos ressentis, de nos impressions sont valables.

De ce constat, mon esprit a ensuite dérivé sur les différentes attitudes que nous choisissons, consciemment ou non : nous tendons tous vers une forme d’optimisme ou de pessimisme (et, comme nous le verrons dans l’article, cette attitude peut changer au cours de notre vie).
Il y a une quinzaine années, j’étais de nature pessimiste, et étais souvent stressée (née de l’illusion de manquer de temps), anxieuse (née d’une fabrication mentale) et angoissée (née d’une somatisation s’inscrivant dans le corps).
Depuis, j’ai changé. Un peu, beaucoup.

 

 


 

Aujourd’hui, si je ne suis pas parfaite (et ne cherche d’ailleurs pas à l’être), je suis bien différente de celle que j’étais quinze ans auparavant.
Aucune formule magique : un chemin de vie unique, des expériences que j’ai tenté d’accueillir à bras ouverts, même lorsque celles-ci cinglaient chaque partie de mon Être, des lectures (beaucoup), des réflexions issues de ces dernières, une capacité à juxtaposer et transposer les leçons de ces expériences et de mes lectures au jour le jour.
Aujourd’hui, comme tous, je suis une personne avec mes faiblesses, mes forces, ma sensibilité, mes blessures, mon passé. Et, je sais que bien que toutes ces facettes reflètent celle que je suis aujourd’hui, aucune ne définit celle que je suis.

Vous aussi.
Avez vos forces, vos faiblesses.
Vous aussi, avez connu des expériences difficiles, avez des doutes, des blessures.
Vous aussi, avez beaucoup appris de la vie.
Vous aussi, êtes infiniment plus que ces anecdotes de vie, vos failles, vos forces et votre égo qui clame sa valeur supposée à travers elles.

 

 

La vie est une question d’équilibre, de résilience à ce qui est, et de capacité à savourer le moment présent.
À l’instar de mon chat Lotus sur cette photo : il a su trouver un équilibre confortable malgré l’étroitesse de l’endroit où il s’est installé. Il semble illustrer une forme de résilience à chercher à améliorer son confort physique (un bon gros coussin moelleux). Il semble nous enseigner, nous rappeler que savourer le moment présent est possible à chaque instant : son museau, tourné vers la lumière du soleil qu’il peut capter justement, grâce à cette place choisie.

Au final, sur cette photo, si l’on est objectif, il n’y a qu’un chat sur un accoudoir de canapé. Il n’y a rien d’autres : toutes ces métaphores trouvées sont issues de mon imagination seule.
Mais, justement…. Mon imagination, ma capacité à choisir de voir ce genre de détails, fait partie de celle que je suis, et choisie d’être, aujourd’hui. Cette attitude découle de l’optimisme, une attitude mentale dont des conséquences comportementales découlent et influent autant sur nous-mêmes que la situation appréhendée (elle-même, toujours neutre).
Face à des expériences pouvant être difficile, cela ne veut en aucun cas dire que je cherche à tout prix à minimiser ou fuir une réalité pouvant générer des émotions douloureuses à ressentir. Cela veut simplement dire que j’essaie d’accueillir au mieux mes émotions, de les vivre pleinement, intégralement… tout en tentant de rebondir, de continuer à vivre, de trouver des solutions, même imparfaites, même incomplètes, même temporaires. Être optimiste, c’est, tout acceptant d’être traversé par une réalité émotionnelle et/ou physique, de sourire, de rebondir, de se relever, de respirer, et d’échafauder un germe, un bouquet de solutions imparfaites et donc parfaites. Être optimiste, c’est aussi choisir de voir des détails de la réalité, et de les sublimer.

Certains pessimistes pensent (consciemment ou non) que leur manière d’appréhender la réalité fait d’eux des êtres humains plus lucides, intelligents, réalistes, et mieux préparés à affronter ce que le futur leur réservent.
De par mon métier, et à travers les différentes rencontres que j’ai faites, j’ai constaté qu’il y a une corrélation récurrente entre pessimisme et un état émotionnel malheureux fluctuant en intensité (parfois visible, d’autres fois latent).
Une chose est certaine : le pessimisme ne protège pas d’un futur «malheur» qui pourrait survenir, et les optimismes ont une certaine capacité à accueillir les difficultés de la vie, rebondir, et en tirer une forme d’expérience constructive.

Ayant été pessimiste dans le passé, et étant optimiste aujourd’hui, je sais que les deux sont séparés uniquement par notre propre choix : conscient ou non, dérivant d’une certaine forme de dépression, de non-épanouissement dans une des sphères composant notre vie (personnelle, professionnel, familiale, amoureuse, etc.), de blessure(s) non guérie(s). Notre environnement familial, notre éducation ont, bien sûr, pu influer sur notre attitude (pessimiste ou optimiste).
Si l’on est pessimiste et que l’on souhaite tendre vers une attitude optimiste, cela prendra certainement du temps : patience, bienveillance (envers soi-même), et acceptation d’avoir l’impression de «régresser» parfois sont les clés pour réaliser cette transition progressive.

 

 

Mes amis se sont souvent étonner que je puisse combiner rationalisme et d’utopie.
Les pieds sur terre, la tête dans les nuages. Conscience aiguisée, rêveuse éternelle.
Je suis les deux. Certains estiment qu’il s’agit de forces et de qualités incroyables. D’autres m’ont repoussée, jugée pour m’afficher telle que je suis. À mon sens, aucune de ces réactions / pensées n’est à encourager : je ne suis ni fière ni honteuse de ces «facultés», de ces traits de caractère (appelez-les comme vous voudrez). J’ai appris à les assumer, à les chérir, à les utiliser à bon escient, à jongler entre eux deux (ce qui est parfois subtil).

Nous sommes si nombreux. Au sein de notre ville, de notre pays, de notre monde.
De nos différences, je vois des opportunités à agrandir notre manière de comprendre, d’appréhender, de vivre le monde.
Le respect et la bienveillance combinés nous aideront à vivre en harmonie avec ces riches différences.
Si c’est une illusion (ni triste, ni fataliste) qu’espérer que chacun incarne le respect dans sa manière de vivre, parler ou penser envers autrui, on peut choisir de le vivre pour soi, autant que possible.
Tendre vers un changement personnel peut sembler être une action vaine à l’échelle du monde… cependant, des travaux ont montré l’importance de l’évolution des cultures : plus lente que des changements individuels, mais beaucoup plus rapides que les changements génétiques. À travers l’éducation et l’imitation (des enfants sur les adultes), cette évolution peut se transmettre pour les futures générations… Ainsi, à notre échelle, aussi minime soit-elle, nous pouvons contribuer à un monde de demain où l’évolution s’inscrirait dans un optimisme conscient, bienveillant, rationnel et sensible ♥

 

✤ ✤ ✤

D’autres articles à (re)découvrir :

L’hypersensibilité
Les instants suspendus de nos vies
Naturel et gris de nos vies

Ressources

Déclin de la violence et évolution dans nos cultures, de Matthieu Ricard
Optimisme, de Christophe André
L’épigénétique (Podcast)
Optimisme (Podcast)
L’hôpital reconnait les pouvoirs de l’esprit (Science et Vie)
Le pouvoir du moment présent, d’Eckhart Tolle

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8 commentaires

  1. Dupont pascale

    Un monde respectueux et bienveillant ….utopie ..?!…et pourtant si chacun de nous commençait par soi- même l’exemple serait donné et pourrait se propager …j’aime beaucoup ton article …merciii
    A tres bientôt, prends bien soin de toi..??

    mercredi 21, novembre 2018 à 18h03
  2. Marie E.

    Un article très juste, les mots sont bien choisis et bienveillants. Comme toi, je pense que l’amour propre est la première étape pour propager de bonnes ondes autour de nous.
    Merci pour cet article. A bientôt,

    jeudi 22, novembre 2018 à 12h59
  3. Ariane B. L.-S.

    Merci Mély pour ces réflexions enrichissantes. En cultivant l’optimisme, je sens une plus grande capacité à manifester/créer/attirer des situations/événements/personnes qui sont plus proches de cette vibration et qui je sens sont plus bénéfiques pour moi. Merci encore de nous faire voir le beau côté des choses et de la vie! Douce journée à toi :)

    jeudi 22, novembre 2018 à 23h55
  4. Céline

    De belles pensées et de jolis mots pour commencer la journée… J’ai toujours beaucoup de plaisir à te lire. Tes articles sont empreints de poésie, de douceur et emplis de justesse, de respect, de bienveillance.
    Alors merci. Merci de partager et propager des pensées positives et inspirantes car il n’y a en jamais assez à mon goût. Et le monde ne s’en portera que mieux ✨ॐ?

    dimanche 25, novembre 2018 à 9h11
  5. Marion

    Bonjour,

    Je me demandais justement comment être optimiste face aux obstacle de la vie.

    Cet article tombe à pic.

    Merci ??

    mardi 27, novembre 2018 à 16h01
  6. Christine

    Bonjour Mély,

    Ton article résonne en moi. Notre attitude face aux événements de notre vie est déterminante car, de la, naît nos pensées et nos émotions.

    Cultivons l’optimisme au sein de nous-même et il rejaillira à l’extérieur.

    Tu es une belle personne inspirante.

    Merci pour tout ce que tu apportes au monde.

    mardi 4, décembre 2018 à 20h44
  7. Blandine

    Bonjour ! Cet article me parle ! Je ne sais pas si je suis l’un ou l’autre. Je crois que chez moi ça depends beaucoup de mon état de fatigue (2 enfants en base âge… Oui c’est excuse préférée…). Belle journée à toi. Merci pour cet article.
    Blandine

    jeudi 31, janvier 2019 à 15h47
  8. Marie Kléber

    C’est très juste Mély, c’est un choix à un instant T en fonction de nos histoires personnelles et de nos évolutions propres.
    L’optimisme ouvre de belles perspectives pour soi et le monde autour. Comme il est bon de cultiver son jardin, cultivons nos états d’esprits, tournés vers le beau, car il y en a toujours, il suffit d’ouvrir les yeux.
    Merci pour ce beau partage

    mercredi 4, mars 2020 à 15h01

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