Les dangers de la Naturopathie : 5 dérives fréquentes

En tant que Naturopathe depuis 13 ans, en tant que citoyenne lisant régulièrement l’actualité et en tant que créatrice de contenus
… j’ai pu voir des discours et attitudes de naturopathes, que je considère, comme dangereuses pour Autrui.
Ce potentiel danger peut concerner :
– les personnes accompagnées,
– les personnes consommant le contenu (pour les praticiens qui créent sur internet)
– … et cela porte préjudice au métier lui-même

Cet article a donc pour but d’informer et de sensibiliser à 5 dérives et dangers potentiels que j’ai pu observer au cours de ces dernières années.


 

Naturopathie dans le monde : législation et cadres

 

Avant de poursuivre, il me parait important de rappeler certains points concernant la législation et la place de la Naturopathie dans le monde :

 

Reconnues par deux organisations mondiales

La Naturopathie est considérée comme une « médecine traditionnelle » par l’UNESCO.

Elle est également référencée par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) comme 3ème « médecine traditionnelle du monde ».

 

Législation et cadres dans le monde

La Naturopathie est reconnue et encadrée dans de nombreux pays :
– Suisse
– Allemagne
– Belgique
– Grande-Bretagne et Irlande
– Pays-Bas
– Danemark
– Portugal
– Norvège
– 5 provinces du Canada et plusieurs États des États-Unis d’Amérique
– Australie
– Chine
– Suède

• Dans ces pays, des diplômes d’État sont délivrés et reconnus par le gouvernement du pays.
• Le contenu enseigné dans les écoles est uniformisé et règlementé.
• Les naturopathes et les médecins collaborent parfois ensemble : les premiers peuvent par exemple intervenir dans des suivis, recommandés par des médecins et vice-versa.
• Les mutuelles peuvent rembourser une partie des accompagnements.

 

Législation et cadre en France

En France, le métier de naturopathe se trouve dans un « vide juridique » : c’est à dire qu’il n’est ni reconnu, ni encadré, mais il n’est pas non plus interdit (illégal).

Concrètement, cela signifie et induit les choses suivantes :
• C’est un métier non réglementé : il n’existe pas de diplôme reconnu par l’État.
• Les formations de naturopathie n’étant pas encadrées… et c’est la porte à une très grande disparité au niveau de l’enseignement, tant d’un point de vue qualitatif que quantitatif.
Il existe des « diplômes » que l’on peut acheter pour une centaine d’euros sur internet : on reçoit en échange quelques fichiers concernant des informations sur l’alimentation et d’autres bases théoriques de la Naturopathie… en quelques clics et minutes, en France, on peut donc se proclamer « Naturopathe ».
Cette jungle de formations porte un grand préjudice au métier car, bien évidemment, selon la formation suivie, tous les Naturopathes n’ont pas le même bagage.
Bien heureusement, il existe des écoles fiables, certaines existantes depuis plus de 40 ans, proposant une formation complète de 18 mois à 3 ans en présentiel (durée variable en fonction du nombre de jours de cours par semaine), auquel on doit ajouter un stage, un mémoire à soutenir en fin d’études devant un jury et le diplôme de l’école. Certaines écoles se sont même réunies pour créer un tronc commun d’enseignement en vue de préparer à la professionnalisation sur la base d’un cahier des charges exigeant (FENA et AFNAT). Cela pourra notamment servir le jour où (et si) le gouvernement français entamera des démarches pour reconnaitre notre métier.
• Dans l’école où j’ai été formée, nous avons eu 72 heures de cours concernant la reconnaissance de nos limites par rapport à la médecine : législation, pathologies, vocabulaire et comportements ont été passés en revue.
Notre métier ne doit en aucun cas se substituer aux médecins et il est important de connaitre nos limites.
• Il y a malheureusement peu de communication et d’échanges entre les médecins et les naturopathes.
Certains médecins sont même sceptiques quant à notre pratique. On peut aisément comprendre leur attitude, étant donné le manque de cadre légal et les cas de dérives que l’on voit revenir de temps à autre dans notre pays.
Je rêve toutefois d’une collaboration constructive et surtout bénéfique pour les personnes accompagnées.
Durant ma formation, mes anciens professeurs nous ont clairement expliqué quelles étaient les limites à ne pas dépasser : ce qui était de l’ordre de la médecine / le champ d’action qui ne nous appartenait pas et était réservé aux médecins. La médecine et la naturopathie ne s’opposent pas : elles se complètent. Et d’ailleurs cette complémentarité est mise en place et pratiquée dans la majorité des pays où le métier est reconnu. Peut-être, un jour, en France ?

Heureusement, le débat est présent mais il demeure bien timide et ponctuel.
Début novembre, Fabrice Berna (Professeur en psychiatrie à l’Université de Strasbourg et vice-président du Collège Universitaire des Médecines Intégratives et Complémentaires : CUMIC) a pris la parole à l’Assemblée Nationale pour tenter de lancer le débat et faire avancer les choses.
Voici un extrait : « [Il y a] un risque d’amalgame, mettant sur le même plan des naturopathes qui détournent les patients des soins conventionnels et font encourir une perte de chance à ces patients, avec d’autres naturopathes qui essaient de travailler en toute humilité et en complémentarité avec des soins classiques, sans se substituer aux soins conventionnels. Ce discours a tendance à tout mélanger et à confondre une thérapie et son usage. […] Ce qui est dangereux, c’est l’usage alternatif de certaines thérapies ».

Je vous encourage, d’ailleurs, vivement à regarder son intervention, à l’Assemblée Nationale (vidéo de 15 minutes) :

En France, le professionnalisme d’un naturopathe (sa « qualité ») se fera donc sur la formation suivie (théorie) ainsi que son expérience (pratique). Comme nous l’avons vu : il existe des personnes qui peuvent (légalement) s’autoproclamer « naturopathe » sans avoir suivi de formation (ou ont simplement acheter en ligne une formation à 100€).
Tant que l’État français n’entamera pas une démarche pour réglementer et encadrer ce métier, les 5 dérives suivantes ont encore de beaux jours devant elles

 


 

Les dangers de la Naturopathie :
5 dérives fréquentes

Pratiques et attitudes sectaires

Définitions

En France, la loi ne définit pas ce qu’est une secte afin de ne pas porter atteinte aux à notre liberté de conscience, d’opinion et de religion. En revanche, elle définit et condamne ce qu’elle appelle les « dérives sectaires ».

Selon la Miviludes, une définition de « dérives sectaires » :
« Il s’agit d’un dévoiement de la liberté de pensée, d’opinion ou de religion qui porte atteinte à l’ordre public, aux lois ou aux règlements, aux droits fondamentaux, à la sécurité ou à l’intégrité des personnes. Elle se caractérise par la mise en œuvre, par un groupe organisé ou par un individu isolé, quelle que soit sa nature ou son activité, de pressions ou de techniques ayant pour but de créer, de maintenir ou d’exploiter chez une personne un état de sujétion psychologique ou physique, la privant d’une partie de son libre arbitre, avec des conséquences dommageables pour cette personne, son entourage ou pour la société. »

Selon la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (1993) : « « Groupement se présentant ou non comme une religion, dont les pratiques constatées sont susceptibles de tomber sous le coup de la législation protectrice des droits des personnes ou du fonctionnement de l’État de droit ».

En 2008, les associations antisectes, les commissions parlementaires et les missions du gouvernement décident de se baser sur ces éléments :

  • la manipulation mentale des adeptes (élément toujours présent dans le cas des dérives sectaires)
  • l’organisation pyramidale et la centralisation du pouvoir aux mains d’une personne avec autorité charismatique (type gourou ou petit groupe de dirigeants)
  • l’extorsion de fonds
  • le fait que la doctrine se présente comme exclusive (« nous avons la vérité, les autres vous mentent »)
  • la rupture avec l’environnement d’origine (famille, amis, collègues, enfants)
  • l’existence d’atteintes à l’intégrité physique (santé)
  • l’embrigadement des enfants
  • le discours antisocial (rejeter ceux ne faisant pas partis du groupe)
  • les troubles à l’ordre public
  • les démêlés judiciaires

 

Toutes ces définitions peuvent paraitre comme très précises… et floues à la fois.
Toutefois, on peut retrouver des éléments qui se regroupent et qui peuvent se retrouver chez certaines Naturopathes oeuvrant avec une (plus ou moins) forte tendance sectaire :
déclamer qu’ils ont raison. Et eux seuls. Que tous les autres (gouvernements, médecins, courants de pensées, famille, amis et même autres naturopathes) sont dans l’erreur. Nous avons donc un discours anti-social envers tous autres groupes.
• de part ce discours « tout puissant », découle une manipulation mentale : ils créent, maintiennent ou exploitent un état de sujétion psychologique ou physique, la privant d’une partie de son libre arbitre, avec des conséquences dommageables pour cette personne et/ou son entourage.
• le plus souvent, ils sont contre la majorité des pratiques médicales, suivis médicaux et les médecins.
l’argent peut se retrouver un sujet : au-delà des consultations, il peut y avoir une incitation à dépenser de l’argent pour des produits divers et variés (qui, combinés sur plusieurs mois ou années peuvent représenter des sommes à 4 ou 5 chiffres)

Tous les métiers peuvent présenter des professionnels aux valeurs douteuses.
Cependant, le fait qu’il n’y ait pas de réglementation concernant le métier et les formations des Naturopathes en France ne fait qu’accentuer le risque de dérives.
L’inaction de notre gouvernement désert à la fois le métier… et fait accroître de potentiels dangers aux personnes cherchant à être accompagnées et pouvant tomber sur des profils dotés de cette tendance sectaires.

 


 

Non respect du principe de l’individualisation

 

Voici une autre dérive qui est beaucoup moins dangereuse mais très fréquente.
En Naturopathie, il existe des « bases » en terme d’hygiène de vie. L’alimentation étant importante, on retrouve des règles de bases comme le fait de ne pas manger de céréales raffinées, de manger des fruits et légumes de saison, d’intégrer du cru régulièrement, etc.
J’avais par exemple traité de quelques-unes de ces principes ici :

 

Ces principes ne sont pas absolus mais relatifs.
Autrement dit : si chacun d’eux contient – en théorie – un principe applicable pour toutes personnes souhaitant tendre vers une meilleure alimentation… ils ne sont pas systématiquement applicables pour 100% des personnes.

C’est quelque chose que j’explique régulièrement à mes élèves ou aux personnes que j’accompagne en Naturopathie lorsque certaines de ces clés « basiques » se montrent contraires aux besoins de la personne à un instant T.

Exemples :

Le riz blanc (normalement déconseillé pour des raisons de glycémie, de fibres et d’apprauvrissement micro-nutritionnelle) devra être conseillé (et le riz complet ou demi-complet contre-indiqué) pendant une période déterminée (par le thérapeute) en cas de troubles digestifs avec diarrhée chronique. Bien évidemment, cela se fait en parallèle d’un grand travail de fond pour soulager la personne dans ses troubles digestifs.
Les crucifères (toute la famille des choux), tout comme les produits à base de soja sont déconseillés en cas d’hypothyroïdie. Alors que, pour différentes raisons nutritionnelles, ces deux groupes d’aliments regorgent de propriétés intéressantes pour le reste de la population.
En cas de forts ballonnements chroniques (= quotidien et sur le long terme), un excès de fibres devra être évité : on peut même être amené à demander à une personne de consommer moins de fruits et légumes (toujours sur une période déterminée et en parallèle d’un travail de fond pour régler ce déséquilibre).

 

L’individualisation : un des principes majeur de la naturopathie

Individualiser les conseils à une personne est un des principes les plus importants en Naturopathie.
Souvent, en début de consultation, on me dit se sentir perdus face à l’immense océan des différents discours « il faut manger ceci » , « non, il ne faut surtout pas manger cela », etc.
Voici donc une jolie métaphore que j’aime beaucoup utiliser en consultation avec les personnes que j’accompagne… et qui illustre parfaitement le principe d’individualisation

Lorsque l’on va chez un ophtalmologue pour vérifier sa vision, le médecin nous installe dans une chaise et place, sur le bout de notre nez, un dispositif énorme où il peut changer les « filtres » pour notre œil de droite et notre œil de gauche.
Puis, il passe en revue les différents filtres et il nous demande : « Là, vous voyez mieux ou moins bien ? » – « Et là ? C’est mieux ? » etc. jusqu’à trouver notre correction adaptée à ce jour précis.
En Naturopathie, c’est pareil : l’ensemble du bilan de la personne nous permet d’affiner le plus d’éléments possible à l’instant T. Bien évidemment (et surtout en cas de déséquilibres), il y a des conseils qui seront limités dans le temps pour « compenser » le déséquilibre. Puis, plus tard (au bout de quelques mois), une fois le ré-équilibre trouvé, on modifie certains détails.
Du sur-mesure

 

Autre exemple du « sur-mesure » pour des conseils :

Les graines germées (ou les jus de légumes), pour beaucoup, sont considérés comme une panacée multivitaminée et riche en enzymes : on ferait le plein de vitalité et ils seraient la solution à notre fatigue chronique et tout nos problèmes digestifs. En réalité, dans beaucoup de cas, surtout en hiver, ils doivent être consommés avec modération. Le naturopathe, selon le profil de la personne, pourra lui expliquer quand les intégrer dans un repas (au début, pendant ou à la fin), à quelle quantité, fréquence et lesquels privilégier.

 


 

Discours jugeant, infantilisant voir culpabilisant

 

Cette dérive ne concerne (malheureusement pas) que les naturopathes mais tous les soignants en France et dans le monde.
Qui n’a pas déjà eu affaire à un soignant qui ait une attitude et/ou un discours jugeant, infantilisant voir culpabilisant ?
Je trouve ça aussi scandaleux qu’antithétique.
À chacun de mes déménagements, je mets plusieurs années à me refaire un réseau médical « safe » : généraliste, suivi gynéco, kiné-ostéo, dentiste et compagnie.

Bien évidemment (et malheureusement), on retrouve aussi, chez les Naturopathes, des praticiens de ce genre.
D’ailleurs, la majorité du temps, il s’agit de discours culpabilisant (plus que jugeant ou infantilisant).
La raison est assez « simple » : la structure juridique dans notre pays freine le bon développement d’une clientèle lorsqu’on ouvre un cabinet (exemple : on est interdits sur Doctolib depuis 2022). Beaucoup de Naturopathes se voient donc plus ou moins « forcés » à mettre le paquet au niveau communication sur les réseaux sociaux. Les algorithmes de ces derniers étant très rigides et sans pitié, si l’on souhaite être visible, on doit être « percutant » et « choquant ».

 

Exemple :

À l’époque où j’étais toujours sur Instagram, je me souviens que l’algorithme m’avait proposée un Réel qui m’avait profondément choquée : une Naturopathe dansait en souriant et en listant tous les petits-déjeuners considérés comme « mauvais » : muesli, porridge, tartine beurrée, tartine salée, Miam ô fruits, crème Budwig, jus d’orange et compagnie.
Puis, à la fin, elle disait : « Si vous souhaitez connaitre un petit-déjeuner qui ne soit pas toxique pour vous, prenez RDV avec moi ! », toujours avec le sourire.
Je m’étais mise à la place de personnes n’ayant pas de recul ou peu de connaissance en matière d’alimentation et m’étais faite la réflexion que ces quelques secondes de vidéos devait faire naître un immense sentiment de culpabilisation sans proposer ne serait-ce qu’une piste de solution (autre que de réserver un créneau avec elle).

Un bon naturopathe (et un bon soignant) ne doit être ni jugeant, ni infantilisant ni culpabilisant. Dans ses paroles et son langage non verbal.
Un de nos buts en tant que praticien est de responsabiliser les personnes que l’on accompagne.
La responsabilisation passe par des explications (de leur bilan, des conséquences des conseils donnés sur leur quotidien) qui doivent être exprimés de la manière la plus neutre possible.
Sur le long terme, en découle un gain d’autonomie des personnes suivies dans la compréhension des interactions et conséquences de leurs actions, inactions, habitudes, compléments, plantes, etc. Et sommes donc à l’opposé de l’infantilisation.

 


 

Non scientifique

À l’heure où j’écris ces lignes, nous sommes en 2025.
Les connaissances scientifiques – notamment sur le corps humain, la santé, la psychologie – sont celles qu’elles sont.
Et elles sont différentes de celles que l’on avait il y a 100 ans, 500 ans ou 1000 ans.
Évidemment, avec les recherches et des découvertes que l’on a fait au cours des derniers siècles, nos connaissances sont affutées et des prouesses incroyables sont possibles dans nombre de maladies, troubles physiologiques et maux chroniques.
Cependant – et c’est important de le dire – les connaissances que l’on a aujourd’hui seront peut-être, pour certaines, partiellement remises en cause dans le futur : soit dans les faits eux-mêmes… soit, dans leur appréhension avec une vision de l’Humain plus globale.
En effet, aujourd’hui, la médecine se focalise beaucoup sur les symptômes et les spécialistes se limitent souvent à leur champs de spécialité. Peu ont une approche globale, holistique et préventive.
(Je ne dis pas que tous les médecins, départements dans les hôpitaux et unités de recherche agissent ainsi, j’exprime juste qu’il s’agit de la majorité)
Des choses commencent à bouger dans la prise en charge de certaines pathologies lourdes où interviennent des sophrologues, ateliers de pleine conscience ou autre, dans les hôpitaux.
Cela bouge. Lentement. Comparé à d’autres pays (Allemagne, Suisse, Chine), on a encore beaucoup de chemin à réaliser pour une prise en charge holistique.

Il est donc important de garder à l’esprit que certaines de nos connaissances aujourd’hui sont (partiellement) incomplètes ou seront peut-être (partiellement) obsolètes ou se verront avérées juste mais seront utilisées différemment, de manière plus ciblée, peut-être de manière holistique, en complément avec d’autres prises en charge.

Certains praticiens (Naturopathes mais aussi beaucoup d’autres métiers : énergéticiens, kinésiologues, etc.) avancent des vérités qui sont les leurs mais qui sont fausses, voir dangereuses.
C’est la porte ouverte à des tendances ésotériques, au charlatanisme, et d’autres dérives que je nomme « cuicui les petits oiseaux ».

Il est très difficile de trouver un équilibre entre resté ouverts d’esprit à des éléments inconnus (potentiellement existants mais non découverts !) tout en conservant une capacité de réflexion critique où l’on inclut une démarche de vérification (des sources, pour ne citer qu’elles), si cela est possible.

 

Exemples :

Si notre terre est ronde (désolée si vous êtes platiste !) mais les Hommes ont, pendant longtemps, pensé que la terre était plate. Des gens ont été brûlés pour avoir dit la vérité.
Aujourd’hui, c’est l’inverse : on sait que la terre est ronde et les platistes sont considérés comme des hurluberlus par certains.
Beaucoup plus récent : il y a encore 20 ans, le Syndrome de l’Intestin Irritable n’était pas encore très connu (trop de variables et de différences d’intensité sur le tableau clinique selon les personnes touchées).
Nombreux sont les médecins qui rétorquaient, à leurs patients en détresse (physique et émotionnel) venant les consulter : « C’est dans votre tête ! ». Cela n’aidait évidemment en rien les personnes et ne fait qu’accentuer la culpabilisation de le personnel en souffrance.
Aujourd’hui, notamment grâce aux nombreuses recherches, on arrive à mieux appréhender ce trouble digestif.
Le « plan énergétique » de chacun. Mythe ou réalité ? Personnellement, j’y crois. C’est donc une croyance.
Je crois également que cela existe mais que nous n’avons pas, à l’heure actuelle, les outils et/ou les connaissances, pour démontrer leur existence et leur action sur notre santé.
Couleurs des chakras pour les ré-équilibrer, mantras, lithothérapie, etc. Si tout cela est plausible, une partie peut aussi être erronée (partiellement ou totalement).
Peut-être que d’ici 20, 50 ou 100 ans, on comprendra une version améliorée de nos « énergies » ?
En attendant : « Prudence est mère de sureté ».

 


 

Contre les médecins et/ou médicaments

Avec le point n°1, le point n°5 est, j’estime, le plus important – et donc le plus dangereux – des cinq.

RAPPELS IMPORTANTS DES INTERDITS ET LIMITES DES NATUROPATHES

  • Un naturopathe ne doit pas se substituer au corps médical.
  • Un naturopathe ne doit pas s’opposer à un traitement médical.
  • Un naturopathe ne doit pas détourner une personne d’un suivi médical (médecin et/ou traitement).
  • Un naturopathe ne doit pas diaboliser les médecins et la médecine.
  • Un naturopathe ne doit pas accepter d’accompagner une personne souhaitant arrêter un traitement médicamenteux (quelqu’il soit) sans l’accord en parallèle de son médecin (c’est possible si un programme est mis en place avec le naturopathe puis que la personne fait le point avec son médecin quelques semaines ou mois plus tard, pour envisager un arrêt du traitement. Le médecin doit alors donner son aval. Cependant, certains traitement ne peuvent être arrêtés).
  • Un naturopathe ne doit pas utiliser ces termes (à l’oral ou l’écrit), en France : guérir, soigner, ordonnance, prescription, ausculter, auscultation, patient.

 

Notre système de santé actuel : avantages et limites

En France, notre système de santé est en grande partie gratuit, ce qui permet d’être accessible à un grand nombre.
C’est extraordinaire et beaucoup d’autres pays ne proposent pas cela : les personnes malades ne sont alors pas soignées (par faute de moyen) ou doivent s’endetter.

 

Cependant, en France, notre système de santé est un véritable panier percé :

  • la Sécurité Sociale a un déficit ressemblant à un véritable trou noir
  • les soignants sont dépassés, submergés : leur condition de travail sont fatigants, éreintants et, malheureusement, cela se répercute autant sur les délais de prise en charge que (potentiellement), sur la durée des consultations et la qualité du lien entre le médecin et le patient.

Malheureusement, je ne compte plus les fois où les personnes venant me consulter ont développé une peur avec ou sans angoisse (au pire) ou un manque cruel de confiance (au mieux) face au corps médical.
J’ai entendu tellement de témoignages me disant qu’ils ne se sentaient pas écouter, respecter.
Certains perdent tellement confiance dans la médecine qu’ils refusent des traitements médicamenteux (qui sont pourtant importants…).
À chaque fois, je m’efforce, de les faire renouer avec le corps médical en leur rappelant que leur expérience n’est pas représentative de l’attitude de tous les soignants (dieu merci) qu’ils sont dans leur droit de trouver un soignant qui leur convienne, qui soit respectueux et non infantilisant (quitte à en essayer plusieurs).

Exemples :

Le lévotyroxe est un traitement de longue durée pour les personnes ayant eu une ablation de la thyroïde ou étant en hypothyroïdie. Il ne peut et ne doit être arrêté. En revanche, grâce à des outils proposés par la naturopathe (alimentation, sport, complément, habitude de vie), il est possible d’aider notre organisme à soutenir notre thyroïde : une diminution du traitement peut être envisageable au bout de 6 à 9 mois, après avis de son endocrinologue.
Et même si le dosage n’est pas possible, cet accompagnement holistique est un excellent complément au traitement médicamenteux : énergie, sommeil, rétention d’eau, perte de poids peuvent être améliorés !
Les antidépresseurs ne peuvent pas être arrêtés sans l’avis de son psychiatre (ou médecin traitant si c’est celui-ci qui nous suit) : si un arrêt peut être envisagé, il doit se faire de manière progressive et rigoureuse, expliqué par un médecin.
Selon plusieurs variables (durée du traitement, posologie, habitudes de vie de la personne, antécédents médicaux, familiaux et psychologiques), la naturopathie et un suivi psychologique peuvent aider une personne souhaitant arrêter un traitement antidépresseurs. Ce travail peut prendre plusieurs mois voir un an. À l’issue de celui-ci, la personne fera le point avec son psychiatre / médecin pour voir s’il peut l’arrêter et comment l’arrêter.
Beaucoup de traitements pour soulager les troubles digestifs chroniques en cas de Syndrome de l’intestin irritable peuvent être arrêtés. Cela peut se faire après changement de l’hygiène de vie de la personne sur plusieurs semaines ou mois (alimentation, complément, exercice de relaxation, tisanes, etc.), le tout conseillé de manière personnalisée par un naturopathe.


 

Les bienfaits de la Naturopathie :
malgré tout, rappelons la base

 Définition Naturopathie

La Naturopathie est une manière d’appréhender la vie en étant plus en harmonie avec soi-même (notre corps autant que nos émotions) et notre environnement (famille, travail, amis, là où l’on vit, etc.).
La prévention est au cœur de notre métier : nous apprenons à prendre soin de nous avec différents outils holistiques (alimentation, infusions/décoctions, superaliments, compléments, exercices des respirations, bouger son corps, habitudes clés, etc.), tout en englobant ce bien-être physique à un équilibre psychique et émotionnel.

Le Naturopathe prend en compte autant notre corps que nos émotions, pour mieux nous accompagner.
Notre corps est certes constitué d’un ensemble de cellules, et pourtant nous sommes plus que cela : nos émotions et nos pensées ne peuvent pas être décortiquées ou étudiées au microscope.
Pourtant, elles existent, elles sont là : elles nous impactent, et influent au quotidien sur notre vie.

La Naturopathie repose des principes, reflétant des valeurs :
 causalisme  est une approche différente de la maladie (comparé à la médecine allopathique) : on prend en compte les symptômes en recherchant leurs causes.
Un traitement allopathique est souvent utilisé pour annuler le symptôme (exemple : traitement hypertension).
En Naturopathie, on va utiliser différents outils pour tenter de voir la ou les causes (alimentation, sédentaire, stress chronique, génétique) et essayer d’agir sur les causes afin d’atténuer (ou de faire disparaitre) le trouble / symptôme.
• holisme  est une approche globale de l’Humain, en prenant en considération ses différents plans (physique, émotionnel, mental/intellectuel, spirituel, socio-culturel). On ne prend pas en compte que le corps mais l’ensemble de la personne, de ses ressentis, de son environnement.
• individualisme  comme nous l’avons vu avec le point n°2 de cet article, personnaliser les conseils est indispensable. Ainsi, face à 10 personnes touchées par le même trouble (exemple : eczéma ou hypothyroïdie ou troubles digestifs chroniques ou insomnies chroniques), on peut être amenés à créer 10 programmes sensiblement différents.
Un naturopathe prend en compte plusieurs facteurs et variables pour affiner au mieux à la personne).


 

 Rôles d’un Naturopathe

Un Naturopathe a pour rôle d’accompagner une personne vers un meilleur équilibre de vie.
Pour cela, plutôt que de lister ce qu’il convient de mieux faire ou de faire autrement, il doit expliquer des points clés, et faire le lien entre ces conseils et leurs impacts qu’ils peuvent avoir sur nous. Cet enseignement a pour but, sur le long terme, de responsabiliser davantage la personne accompagnée.
Un Naturopathe ne fait qu’une partie du travail : c’est comme un parent qui donnerait les outils à son enfant, et lui apprendrait à les utiliser. C’est ensuite à l’enfant de le mettre en pratique.
Ça demande un changement d’habitudes, et peut donc être plus ou moins difficile selon les personnes (tempérament, caractère, habitude, environnement familial, etc.).
Le Naturopathe ne doit jamais juger le rythme de chacun, et doit s’adapter à celui-ci avec une attitude encourageante.

 

Face aux pathologies et troubles chroniques

Un Naturopathe ne guérit pas : on est dans la prévention et dans l’accompagnement.
Deux cas de figure :
En cas de pathologie déjà diagnostiquée : l’accompagnement d’un naturopathe se fait en parallèle d’un suivi médical (et potentiellement traitement médicamenteux).
En cas de troubles chroniques (allergies, digestifs, eczéma, stress, etc.) : l’ajustement de l’hygiène de vie peut suffire à diminuer ou faire disparaitre totalement ces troubles chroniques, sans l’intervention de traitement médicamenteux.
Évidemment, en cas de besoin, on peut parfois demander à la personne de compléter par un autre type de suivi : psychologue, sophrologue, ostéopathe, kiné, etc.
Et parfois, si on suspecte une pathologie non diagnostiquée, on devra demander à la personne de consulter un médecin pour écarter (ou confirmer) des soupçons. L’accompagnement en naturopathie sera alors plus juste, une fois le diagnostic posé.

Il est urgent que notre gouvernement prenne exemple chez nos voisins allemands et suisse pour poser un cadre légal et une réglementation des écoles, de leurs diplômes et des pratiques.
Cela pourrait permettre de :
• désencombrer les cabinets médicaux (troubles chroniques),
• de ralentir (voir de stopper) le déficit de la sécurité sociale,
• d’améliorer la santé et le bien-être de nos citoyens.
• de mieux prévenir de lourdes pathologies.

 

 

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Naturopathe : comment en choisir un(e) qui soit de qualité ?
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 Les 10 clés d’une alimentation saine et gourmande // Naturopathie 
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11 commentaires

  1. Valérie Cupillard

    Comme toujours, un article complet plein de bons sens !

    mardi 11, mars 2025 à 11h41
    1. Mély

      Chère Valérie, venant d’une autrice dont j’admire le travail depuis 15 ans, je prends cela comme un merveilleux compliment, merci beaucoup 🫶🏻

      mardi 11, mars 2025 à 13h48
  2. Christine

    Bonjour Mélanie,

    J’apprécie beaucoup ton article et ta démarche de critique constructive sur ton propre métier, ce qui est assez rare et précieux ! Il rejoint d’ailleurs certaines critiques que j’ai moi-même formulées sur la médecine et les thérapies alternatives sur mon propre site.

    Je me pose cependant une question : la diététique est déjà une discipline reconnue, encadrée par un diplôme et une réglementation stricte. L’article L4371-1 du Code de la santé publique précise que « est considérée comme exerçant la profession de diététicien toute personne qui, habituellement, dispense des conseils nutritionnels et, sur prescription médicale, participe à l’éducation et à la rééducation nutritionnelle des patients atteints de troubles du métabolisme ou de l’alimentation, par l’établissement d’un bilan diététique personnalisé et une éducation diététique adaptée. » Cela inclut également notre rôle dans les activités de prévention en santé publique.

    Beaucoup de diététicien·nes perçoivent la naturopathie de manière négative, notamment en raison de certaines dérives. Pourquoi défendre un métier non reconnu avec ces dérives, alors qu’un métier légitime et structuré existe déjà ? Certains évoquent parfois une complémentarité, mais j’avoue avoir du mal à en voir une réelle entre les deux disciplines. Si on enlève de la naturopathie tout ce qui relève de la pseudoscience, il reste surtout de la psychologie – domaine des psychologues – et de la nutrition – domaine des diététicien·nes. N’y a-t-il pas un risque d’exercice illégal de la diététique ?

    Je sais que tu as déjà consulté une diététicienne (notre superbe collègue Ariane), alors j’aimerais avoir ton avis : penses-tu qu’il y ait une réelle possibilité de collaboration entre diététicien·nes et naturopathes ?

    En tant que diététicienne, je suis bien consciente que notre métier et nos formations sont loin d’être parfaits. Il y a encore trop de collègues qui ont des approches problématiques et favorisent les TCA. La prise en charge du surpoids et de l’obésité par exemple est clairement insuffisante dans notre cursus. Mais il me semble plus judicieux de se battre pour améliorer un métier déjà existant et reconnu comme profession de santé. (Je tiens à préciser que, contrairement à ce qui est parfois véhiculé, nous ne nous limitons pas à la prise en charge de la perte de poids, mais nous intervenons sur toutes les pathologies nécessitant un suivi nutritionnel.)

    De plus, il me semble erroné de penser que seule la naturopathie cherche à comprendre la cause des symptômes. Dans la médecine conventionnelle, tout comme en diététique, il est essentiel de rechercher la cause sous-jacente des symptômes afin de poser un diagnostic précis et d’adapter le traitement. Aucun professionnel de santé sérieux ne se contentera de traiter uniquement les symptômes, car cela serait une approche incomplète. La recherche de la cause fait partie intégrante de notre pratique et de notre engagement envers une prise en charge efficace et durable. Tout comme la prise en charge globale du patient qui n’est pas réservé aux thérapeutes alternatives. Toutes les diététiciennes que je connais font un travail global avec le patient, comme les médecins d’ailleurs qui abordent l’hygiène de vie avant la mise en place de traitement par exemple quand c’est possible. Le principale frein c’est le temps des médecins…

    A mes yeux, la diététique et la naturopathie ne devrait être qu’un seul et unique métier.

    Je rejoins également l’avis de ma collègue Sohan Tricoire, qui est à la fois diététicienne et naturopathe et qui porte un regard critique sur la naturopathie et la diététique. Son point de vue, que l’on peut retrouver sur sa chaîne YouTube et son blog (du même nom- Sohan Tricoire), complète à merveille ton article.

    Prendre le temps de réfléchir sur nos pratiques, nos métiers, le système de soin et partager ses réflexions sont à mes yeux une base indispensable pour améliorer la prise en charge des patients et offrir le meilleur.

    Je voulais juste partager ma perspective en tant que diététicienne et mon commentaire est assez long. 😅 Alors merci d’avoir lu jusque la.

    Je serais ravie d’avoir ton retour et d’approfondir cette réflexion ensemble. Merci encore pour cet article très intéressant !

    Christine 🌸

    mardi 11, mars 2025 à 17h27
    1. Mély

      Bonjour Christine ✨

      Je sais que tu suis mon activité depuis longtemps (merci beaucoup).
      J’ai été un peu surprise de l’orientation de ton message, tes critiques (formulées de manière constructive, merci ♡) et surtout ton positionnement.
      Je vais tenter d’y répondre points par points…
      Avant cela, je souhaite corriger une affirmation que tu as lancé : je n’ai pas consulté Ariane Grumbach, en revanche, nous déjeunons ensemble quelques fois par an depuis près de 10 ans. J’apprécie énormément son travail, ses valeurs et il me semble qu’elle aussi a un regard assez critique sur certains naturopathes cependant (et je ne veux pas parler en son nom), elle sait aussi faire la part des choses et ne pas mettre tous les praticiens dans le même panier. Je l’ai donc toujours considérée comme une consoeur ou collègue (et elle n’a pas été ma thérapeute). Chaque déjeuner en sa compagnie est enrichissant humainement, et j’apprécie que nos deux métiers soient différents (d’une manière générale, j’apprécie être confrontées à de la différence plutôt que d’essayer de tout lisser ou uniformiser, dans notre monde).

      – Je n’ai jamais énoncé une critique négative ou ai eu un discours dénigrant le métier des diététiciens.
      Je ne les évoque même pas dans article.
      Avant de lire ton commentaire (et malgré mon admiration pour le travail d’Ariane), je ne m’étais jamais vraiment demandé si nos métiers étaient « ennemis », si l’un était légitime et l’autre non (et qu’il fallait le supprimer à tout prix), etc.
      J’avoue donc ne pas trop comprendre pourquoi tu commences ton commentaire en appuyant sur la légitimité de votre métier (comme si cela était censé contrer quelque chose en lien avec mon discours) ?
      Et, bien évidemment, que votre travail s’inscrit complètement dans la prévention de la santé de nos citoyens… !
      Je n’ai jamais pensé ou dit le contraire.

      – « Beaucoup de diététicien·nes perçoivent la naturopathie de manière négative, notamment en raison de certaines dérives. »
      Oui, je le sais, et ils ont clairement bien raison (en France).

      – « Pourquoi défendre un métier non reconnu avec ces dérives, alors qu’un métier légitime et structuré existe déjà ? »
      Parce que l’alimentation fait partie des techniques utilisées en naturopathie mais n’est pas la seule.
      De plus, il y a certains points de divergences entre les deux (qui peuvent être accentués ou effacés, selon les praticiens : comme tu le dis si bien, il y a des dérives en naturopathie et des diététiciens qui ont encore une approche pouvant être améliorées pour les TCAs, obésités, etc.) : saisonnalité des produits, produits laitiers, raffinage, structure des repas, etc.
      Bref, ce que j’essaie de dire c’est qu’on peut avoir deux praticiens (un naturo et l’autre diététicien) avait une approche très similaire de l’alimentation… ou, on peut avoir des différences majeures (d’un côté comme de l’autre).
      Car, comme tu l’as si bien souligné : au-delà du métier et du diplôme, il y a l’Humain qui travaille derrière.
      Certains façonne leur métier de manière plus soignée, holistique et humaine que d’autres.
      Comme certains font n’importe quoi, n’importe comment, au détriment des personnes accompagnées.

      – « N’y a-t-il pas un risque d’exercice illégal de la diététique ? »
      D’un point de vue légal, en France, non.
      D’un point de vue réthorique : se référer au point précédent.

      – « Mais il me semble plus judicieux de se battre pour améliorer un métier déjà existant et reconnu comme profession de santé. »
      Je ne suis d’accord que partiellement.
      On pourrait soit améliorer un métier déjà existant (bon courage pour faire bouger suffisamment de choses à ce niveau-là) (il faudrait aussi, inclure la phytologie, l’hydrologie à minima – et je crois que les diététiciens consciencieux intégrent déjà la sphère émotionnelle + l’implémentation potentielle d’une pratique sportive adaptée).
      … ou accepter de faire de la place à de nouveaux et structurer ces derniers (exemple : l’ostéopathie est reconnue en France depuis récemment. Avant qu’elle soit reconnue, beaucoup de kinésithérapeutes estimaient que ça allait leur « voler » leurs patients et que cette pratique était dangereuse).

      – « Dans la médecine conventionnelle […] il est essentiel de rechercher la cause sous-jacente des symptômes afin de poser un diagnostic précis et d’adapter le traitement. »
      Je ne connais pas beaucoup de dermato pouvant expliquer aux personnes ayant de l’eczéma quelles sont les potentielles causes (de la cortisone ou autre crème gommant le symptôme).
      Idem pour le SII (« c’est dans votre tête »).
      Idem pour RCH (traitement prescrit par le gastro sans aucune indication alimentaire)
      Idem pour insomnie (somnifère)
      Idem pour la fatigue (souvent dûes à plusieurs causes), une fois la prise de sang revenant comme « normale » (alors que, clairement, en faisant le bilan, les causes resortant sont assez claires).
      Je continue ?
      Pour ce qu’il est des diététiciens : je ne sais pas et n’en ai pas parlé dans mon article. Je n’en ai consulté que personnellement deux (à mes 13 et 16 ans), et on été bien loin d’une prise en charge holistique. Evidemment, je ne ferai pas l’erreur de calquer mon unique expérience à l’entièreté des diététiciens oeuvrant de manière soignée, humaine et consciencieuse. D’où le fait que je n’ai rien mentionné à ce sujet-là dans mon article, encore une fois.

      – « La recherche de la cause fait partie intégrante de notre pratique et de notre engagement envers une prise en charge efficace et durable. Tout comme la prise en charge globale du patient qui n’est pas réservé aux thérapeutes alternatives. Toutes les diététiciennes que je connais font un travail global avec le patient, comme les médecins d’ailleurs qui abordent l’hygiène de vie avant la mise en place de traitement par exemple quand c’est possible. »
      On est du même avis.
      Pour les médecins : comme mentionné, je tente de me créer un carnet d’adresses avec des médecins qui ont cette démarche. Mais ils ne sont pas majoritaires.

      Je termine mon mot sans trop savoir quoi penser de ton intervention (quel était le but recherché), ni en sachant si mes réponses seront intéressantes à lire ou constructives.

      En espérant que le futur nous apporte des clés pour proposer des solutions durables, utiles et constructives pour tous (sans que les professionnels se fassent la guerre entre eux, quelque soit leur métier).
      💫

      mardi 11, mars 2025 à 18h34
  3. Christine

    Bonjour Mélanie,

    Merci beaucoup pour ta réponse détaillée, je l’ai lue avec attention et j’apprécie vraiment le temps que tu as pris pour y répondre.

    Mon commentaire n’avait absolument pas pour but d’être une critique négative ou de remettre en question ton travail, que je suis avec intérêt depuis longtemps (et que j’apprécie énormément, comme en témoignent les livres que j’ai chez moi par exemple). Je me rends compte que mon message a pu sembler plus frontal que ce que je voulais exprimer, et je suis vraiment désolée si cela a pu être perçu comme une opposition.

    Si j’ai réagi à ton article, c’est parce qu’il m’a donné envie d’approfondir certains points en lien avec ma pratique de diététicienne. J’ai voulu partager ma réflexion sur la place de ma profession dans ces débats, peut-être maladroitement. J’espère que ça ne t’a pas semblé agressif, car ce n’était absolument pas mon intention. Ce n’était pas une volonté de confronter les deux métiers ni de suggérer qu’il fallait en supprimer un au profit de l’autre, mais plutôt de nourrir la réflexion. (Quand je parle de fusion de nos deux métiers par exemple, je le vois comme une évolution des deux métiers, pas comme on supprime l’un et on garde l’autre)

    Il n’y a pas de professions ennemie dans la santé, la naturopathie n’est et ne sera jamais à mes yeux un ennemi de la diététique. En revanche on peut retrouver peut être un manque de connaissances sur nos professions qui peut mener à des incompréhensions. Nous sommes tous la pour collaborer ensemble pour les personnes qui en ont besoin.

    J’aime beaucoup l’idée d’un dialogue constructif entre différentes approches plutôt qu’une guerre entre professionnels, et c’est dans cet esprit que je voulais échanger. Désolée si mon message a pu donner une autre impression.

    Je suis désolée si mon message t’a blessée 💚. C’est la dernière chose que je voulais. En tant que diététicienne, je trouve que nous avons besoin de critiques constructives pour avancer, et j’avais simplement l’envie de discuter de certaines questions qui me tiennent à cœur.

    Merci encore pour ton travail, ta bienveillance et pour la discussion que tu ouvres avec cet article.
    Merci pour ton article que je trouve très bien.

    Je te souhaite une belle et douce soirée.

    Christine 🍒 (Une INFJ un peu trop passionnée par certains sujets – je me laisse parfois emporter par l’envie de discuter profondément de sujets qui me tiennent à cœur. 😊 Désolé si ce n’était pas approprié)

    mardi 11, mars 2025 à 23h04
  4. Séverine

    Bonjour Mélanie !

    J’aimerai rebondir sur ces commentaires ainsi que ton article que je trouve pertinent …

    J’ai eu la chance de pouvoir suivre la formation au DU d’alimentations végétariennes de la Sorbone l’année dernière. Nous étions des infirmiers(ères), médecins, diététiciennes, pharmacien(nes) et nos éhanges étaient constructifs. Nous avons présenté notre mémoire avec une collègue diététicienne et une autre naturopathe en devenir en obtenant une excellente note . Bien que mes résultats à l’examen soient satisfaisants, je ne peux prétendre à ce diplôme tout simplement parce que je suis naturopathe ! ( des diététiciennes seraient à l’origine de ces exigences évoquées lors de l’entretien d’admission ) .

    Je suis heureuse de l’avoir réalisé mais je suis peinée de constater que les naturopathes voulant se former sérieusement ne soient pas mieux considérés. Lors de ce DU , nous avons pu échanger justement sur nos différents métiers ( naturopathe et diététicienne) et leur complémentarité. J’ai rassemblé brièvement leurs différences dans un écrit: https://www.theraneo.com/naturo-etc-article-6949-la-dietetique-et-la-naturopathie.html

    Lors d’un accompagnement d’une de mes clientes, j’ai contacté plusieurs fois son médecin par téléphone et par écrit pour avoir son avis sur les conseils que je lui prodiguais et là aucune volonté de sa part pour m’accorder une quelconque attention…

    C’est compliqué aujourd’hui d’être naturopathe et pourtant tous ensemble nous pourrions tant aider des personnes en souffrance ou simplement maintenir leur forme. Merci Mélanie pour ce partage qui me fait sens.

    jeudi 13, mars 2025 à 14h47
  5. Ariane

    Merci d’avoir pris le temps de rédiger cet article qui alimente une réflexion très pertinente! Ça ajoute à mes propres réflexions en lien avec le métier ici au Québec, Canada 😊

    Bonne continuité Mélanie!

    dimanche 16, mars 2025 à 15h51
  6. Ariane Grumbach

    Bonjour Mélanie,
    Merci beaucoup pour cet article qui reflète une fois encore ton honnêteté et ta rigueur.
    Pour ma part, j’essaie autant que possible de faire le tri dans la jungle des naturopathes sur la base de facteurs que tu décris.

    Étant diététicienne, profession réglementée, cela clarifie certes certaines choses mais quand on est libérale, on reste assez fragiles également face :
    – au remboursement aléatoire par les mutuelles,
    – à l’ampleur et à la diversité de la « concurrence » : les programmes, les coachings, les thérapeutes divers : certes la profession est réglementée et le mot diététicienne réservé mais n’importe qui peut s’installer demain comme coach nutritionnel ou nutritherapeute…

    Pour ma part, j’essaie autant que possible de me concentrer sur mon travail, mon activité, ma communication plutôt que me battre contre les messages négatifs, les injonctions non justifiées, …

    Un regret cependant : trouve que les diététiciennes sont trop souvent vues comme des personnes qui aident uniquement à perdre du poids alors que nous aussi, on a (enfin, certaines), une vision globale, une prise en compte de l’alimentation santé et de tout ce qui contribue à celle-ci….

    Bravo encore pour ce que tu fais et à bientôt

    dimanche 16, mars 2025 à 17h52
    1. Mély

      Merci, chère Ariane ♡
      Ton message résume beaucoup de points pertinents auxquels je n’avais pas pensé / ne suis pas confrontée.
      Te connaissant depuis plusieurs années, je n’ai pas cette vision réductrice que peuvent avoir beaucoup, des diététicien(ne)s.
      En revanche, j’ai aussi conscience (comme tout métier), qu’il y a plusieurs approches et manières de faire.
      Merci pour tout ton travail ✩

      mardi 18, mars 2025 à 8h29
  7. Sylvie

    Bonjour Mélanie
    Merci pour cet article éclairant, complet et détaillé que j’ai lu à sa parution il y a une semaine.
    Je n’ai pas osé commenter avant car ce n’est pas mon domaine et je n’ai jamais consulté de naturopathe ni de diététicien donc pas d’expérience.
    Le petit nombre de commentaires me laisse penser que d’autres sont peut-être dans mon cas.
    Le commentaire de Séverine m’incite à me lancer. C’est intéressant de voir que lors de sa formation de DU plusieurs métiers ont pu et su se parler, s’enrichir mutuellement je suppose. Un mémoire commun a même été présenté. Son expérience montre qu’un tronc commun d’études pourrait être mis en place avec ensuite une spécialité, diététicienne ou naturopathe. Certaines personnes pourraient même avoir la double compétence à l’instar des kinésithérapeutes aussi ostéopathes.
    Quant au choix du praticien, je suppose que la nature du «  problème » ( poids, tca, difficulté physiologique…) peuvent orienter vers l’un ou l’autre, sans oublier le premier contact avec la personne qui déterminera le ressenti.
    La partie de l’article sur les dérives me semble très importante car en situation de détresse ou de fragilité on peut être vulnérable.
    Celle qui explique que la naturopathe est reconnue dans d’autres pays laisse espérer une possible évolution.
    Sylvie

    mardi 18, mars 2025 à 8h51
  8. Sosobio

    Merci beaucoup Mélanie pour cet article très bien rédigé et très complet et…qui aura au moins permis de lancer un débat calme et respectueux entre professionnELLES ! Bonne continuation à toutes mesdames !

    mardi 1, avril 2025 à 13h26

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