Le deuil blanc 🕊

Février 2018, on a diagnostiqué une maladie neurodégénérative à mon pÚre.
La maladie de Parkinson.
Pour beaucoup de gens la connaissant peu, c’est la « maladie qui fait trembler ».
Pourtant, dÚs que mon pÚre a été sous traitement médicamenteux, plus aucun tremblement a été visible.

À l’heure oĂč j’écris ces lignes, la maladie de mon pĂšre est Ă  un stade trĂšs avancĂ©.
Il ne tremble toujours pas.
Mais il est dĂ©sormais en fauteuil roulant, est dĂ©pendant Ă  100% pour sa toilette, ĂȘtre habillĂ© et ĂȘtre changĂ©.
Il ne me reconnait désormais plus. Il ne parle plus.

C’est au printemps 2024 que la maladie de mon pĂšre a connu des nouveaux « paliers ».
Durant prĂšs d’une annĂ©e, je me suis battue. Comme une folle.
Pour tenter de l’aider, pour tenter d’amĂ©liorer ses conditions de vie, pour tenter de l’épargner, pour tenter de le protĂ©ger.
Mille fois, j’ai eu l’impression d’échouer.
Dix mille fois, j’ai eu l’impression d’ĂȘtre dans une impasse administrative, juridique, financiĂšre, mĂ©dicale.
De ma vie, je n’avais jamais ressenti un tel sentiment d’impuissance, d’injustice, de rage.
J’avais l’impression d’ĂȘtre seule au monde.
Et pourtant, je ne l’étais pas.
Ce que je vis des dizaines, des centaines de milliers de personnes le vivent.
MĂȘme si toutes les histoires sont uniques, mĂȘme si toutes nos vies sont diffĂ©rentes.
On est nombreux et nombreuses à vivre un « deuil blanc ».

Cet article a plusieurs buts :
♡ D’aider ceux vivant une expĂ©rience similaire : que mes mots puissent apaiser vos maux.
♡ Informer. Parce que si j’ai bien appris une chose de cette expĂ©rience, c’est qu’on manque cruellement d’informations concernant l’accompagnement de nos proches atteints d’une maladie ND (ou plutĂŽt, que c’est Ă  nous de faire le travail, d’aller chercher les informations dissĂ©minĂ©es ici et lĂ ).
♡ Dans notre sociĂ©tĂ©, la mort et la maladie font peur. La majoritĂ© des gens ont peur de tout sujet gravitant autour.
Par le biais de cet article, je dĂ©sire libĂ©rer la parole et tenter d’amorcer de briser ce tabou.
Ce que je vis, je n’en ai pas honte. Ce que vit mon Papa chĂ©ri, je n’en ai pas honte. Je ressens beaucoup d’émotions liĂ©es Ă  sa maladie, mais la honte n’en fait pas partie.

 

 


 

Le deuil blanc

DĂ©finition

Le deuil blanc est le deuil que l’on vit lorsqu’un de ses proches est atteint d’une maladie neurodĂ©gĂ©nĂ©rative ou de troubles neurocognitifs : ce proche est toujours vivant mais qu’il n’a plus la mĂȘme prĂ©sence physique, Ă©motionnelle et mentale.
Ce proche peut ĂȘtre un grand-parent, un oncle, une tante, un de ses parents, son conjoint(e), son enfant, un(e) ami(e).

Le deuil blanc n’est pas spĂ©cifique Ă  la maladie d’Alzheimer.
D’autres maladies neurodĂ©gĂ©nĂ©ratives ou troubles neuro-cognitifs telles la maladie de Parkinson, la maladie de Charcot, la maladie Ă  corps de LĂ©wy, la dĂ©mence sĂ©nile, etc. sont susceptibles d’engendrer le deuil blanc chez l’entourage.
En effet, il existe un grand nombre de variantes pour chacune de ses maladies. Ainsi, l’avancĂ©e et les symptĂŽmes vont diffĂ©rer d’une personne Ă  une autre, alors mĂȘme qu’elles sont atteintes de la mĂȘme maladie.

Peu Ă  peu, la personnalitĂ© de notre proche va changer, ses expressions faciales aussi, ainsi que sa voix (si notre proche est toujours en capacitĂ© de parler)
 Ă  un point tel que la personne ne correspond plus Ă  celle que l’on a connue, Ă  ce qu’elle Ă©tait avant.

Plusieurs deuils se mĂȘlent alors :

  • le deuil de la relation telle qu’elle existait, du lien filial / amical
  • le deuil de la vie « d’avant »
  • le deuil d’un quotidien, de morceaux de vie, de vacances
  • le deuil des projets en commun

L ‘ « aidant(e) » est le proche aidant de la personne atteint(e) de la maladie neurodĂ©gĂ©nĂ©rative, le plus souvent le conjoint ou l’enfant qui devient le « responsable ».
Selon le stade de la maladie, c’est la personne qui gĂšre une partie plus ou moins grande du quotidien du malade : mĂ©dicaments, toilettes, dĂ©placement, rendez-vous mĂ©dicaux, rĂ©veils nocturnes
 et bien sĂ»r, courses, mĂ©nage, repas, administration, fiscalitĂ©, aides, etc.
Son rĂŽle est aussi important qu’épuisant. Plus la maladie avance, moins l’Aidant vit pour lui et plus il vit pour l’Autre.

 


 

Une violence Ă©motionnelle rare et sourde

Face Ă  cela, on ressent un tsunami Ă©motionnel tourne, en boucle, avec une rare violence :

  • colĂšre
  • sentiment d’injustice
  • sentiment d’impuissance
  • culpabilitĂ©
  • tristesse
  • frustration
  • dĂ©sespoir
  • rage

Ces Ă©motions s’inscrivent dans un quotidien et se calquent aux rebondissements liĂ©s Ă  la maladie de notre proche : comportements violents liĂ©s Ă  la maladie, nouveau palier de la maladie, chute, infection, rendez-vous mĂ©dicaux, confrontation aux nombreuses limites de notre sociĂ©tĂ© (administratives, juridiques, mĂ©dicales, manque de communication avec les systĂšmes), etc.

En parallĂšle de cet accompagnement, on tente de continuer Ă  vivre notre propre vie. Et cela peut ĂȘtre plus ou moins aisĂ© selon si notre proche est placĂ© ou si on doit s’en occuper Ă  domicile.
Mais, constamment, réguliÚrement, on est renvoyé à cette boucle infernale usante.

Parfois, on pense ne pas ĂȘtre lĂ©gitime dans nos Ă©motions : notre Être cher est toujours vivant. Il / elle est toujours lĂ .
On s’en veut, de ressentir tout cela.
On ne peut pas baisser les bras.
On ne peut pas se concentrer totalement sur nous.
On doit tenir.
MalgrĂ© l’intensitĂ©, l’ambivalence et la prĂ©sence sourde de ces Ă©motions.

Tout cela constitue les Ă©motions et le quotidien de notre deuil blanc.

 


 

ReconnaĂźtre et vivre le deuil blanc

Le deuil blanc est diffĂ©rent de celui vĂ©cu Ă  la suite d’un dĂ©cĂšs, notamment des « Ă©tapes classiques ».
Notamment parce que notre proche est encore vivant, physiologiquement.
Pourtant, les émotions sont là, dans leur pluralité, puissantes et violentes.

Le fait de savoir ce qu’est un deuil blanc est une premiĂšre Ă©tape vers la reconnaissance de celui-ci lorsqu’on le vit.
Cette Ă©tape de reconnaissance peut nous aider dans l’apprentissage de notre nouveau rĂŽle, notre nouveau quotidien, nos nouvelles responsabilitĂ©s.

Essayer d’accepter nos Ă©motions. Toutes. Dans leur intensitĂ©, leur pluralitĂ©.
Savoir qu’elles sont lĂ©gitimes.
Qu’elles sont lĂ , non parce qu’on est faible mais parce que ce que l’on vit est difficile, violent et profondĂ©ment injuste.

Le deuil blanc est un deuil.
Il faut se donner le droit de le reconnaitre, de l’accueillir dans notre vie.

 


 

Les 3 maniĂšres de vivre son deuil blanc

Les chercheurs ont observé que les Aidants vivent leur deuil blanc selon trois modÚles :

❶ Deuil intuitif

Ces personnes vivent profondément et intégralement la palette émotionnelle liée au deuil blanc.
Le deuil blanc intuitif se manifeste par des vagues d’émotions (tristesse, douleur intĂ©rieure intense, dĂ©sespoir, solitude, culpabilitĂ©, colĂšre, injustice, impuissance, dĂ©pression, manque d’énergie physique, pleurs).
On prend le temps de pleurer et d’exprimer nos Ă©motions.

 

❷ Deuil instrumental

Ces personnes sont davantage dans l’action : on va chercher des informations (liĂ©es Ă  la maladie, Ă  ce que l’on vit, aux recherches mĂ©dicales, des tĂ©moignages, etc.), on recherche aussi les diffĂ©rents outils mis Ă  disposition dans notre sociĂ©tĂ© qui pourraient modifier et amĂ©liorer le quotidien de notre proche malade et le nĂŽtre.

Le deuil instrumental est davantage tourner vers l’expĂ©rience intellectuelle et pratique de la situation.
Les personnes analysent ce qui se passe. 

S’il n’est pas mĂȘlĂ© Ă  la reconnaissance et l’expression Ă©motionnelle (voir le 3e modĂšle ci-dessous, le modĂšle « mixte »), les personnes refusent de parler de ce qu’ils ressentent et va donc entrainer une anxiĂ©tĂ© accrue et/ou un surcroĂźt d’énergie.

 

❞ Deuil mixte

D’autres personnes optent pour le mĂ©lange des deux.

Ça a Ă©tĂ© mon cas. J’ai eu l’impression de soulever des montagnes, j’ai passĂ© des heures Ă  dĂ©cortiquer tout ce que je pouvais trouver en ligne, Ă  grappiller toutes les informations que je pouvais obtenir auprĂšs des mĂ©decins, associations, professionnels, Ă  retourner internet pour trouver des tĂ©moignages (spoiler : il y a encore trop peu de tĂ©moignages de proches aidants comparĂ© Ă  d’autres thĂ©matiques d’étapes de vie, le tabou et surtout la peur de notre sociĂ©tĂ© face aux difficultĂ©s, la maladie et la mort jouant Ă©videmment un rĂŽle).

 


 

Se faire aider : les ressources

Demander de l’aide n’est pas un signe de faiblesse mais est une preuve de sagesse et de force.
Un large Ă©ventail s’offre Ă  nous, selon notre prĂ©fĂ©rence, le temps que l’on a Ă  notre disposition, notre budget, notre capacitĂ© Ă  intĂ©grer un professionnel dans notre intimitĂ© Ă©motionnelle, etc.

‱ On peut commencer à en parler : à nos amis proches, aux membres de notre famille.
Se taire dans notre souffrance ne fait qu’alimenter le tabou des deuils blancs.
Libérer la parole permet de briser se tabou.
De se libérer de la peur liée à cette charge émotionnelle.
On n’a pas à avoir honte de vivre ce que l’on vit, de ressentir ce que l’on ressent.
Etonnant de voir l’écho : collĂšgue, etc.


‱
On peut demander de l’aide Ă  des professionnels et mettre en place un accompagnement psychologie, mĂ©dical et/ou pluridisciplinaire :

  • rĂ©aliser un bilan mĂ©dical et sanguin
  • ĂȘtre suivi par un(e) psychologue
  • si besoin, consulter un psychiatre
  • si l’on somatise, complĂ©ter la prise en charge physiologique en tournant vers un kinĂ© / ostĂ©o, hypnothĂ©rapeute, etc.

‱ Contacter des associations spĂ©cialisĂ©es sur le sujet de l’Aidant et des maladies neurodĂ©gĂ©nĂ©ratives telles que :

Demander de l’aide est un acte d’amour pour soi

 


 

Papa, je t’aime tellement fort


Mon Papa est la premiĂšre personne qui m’a prise dans ses bras, lorsque je suis nĂ©e.
Mon Papa est, à mes yeux, à mon cƓur, un homme extraordinaire, un Papa merveilleux.
Il a survĂ©cu Ă  la guerre d’AlgĂ©rie, d’ouvrier il a fini sa carriĂšre ingĂ©nieur d’une boite Ă  l’international.
Il a ƓuvrĂ©, toute sa vie, pour les Autres : pour sa famille, pour ses amis et pour nos diffĂ©rentes communautĂ©s d’expatriĂ©s.

Ma mÚre et ma soeur étant décédées, je suis désormais la seule personne responsable de mon Papa.
Je suis responsable de la personne qui m’a accueillie sur cette Terre.
Et je ne peux rien faire pour lui.
Rien faire d’autre que d’avoir eu l’impression de remuer ciel et terre, cette derniĂšre annĂ©e, avec des rĂ©sultats ridiculement minimes.
Et ça m’est insupportable.
Insupportable de me sentir tellement impuissante.

Malgré la douleur, savoir que la Terre continue de tourner, que la Vie continue de vibrer, me fait du bien.
À travers la douleur, j’ai grandi et continue de grandir chaque jour.
Je suis douleur et peur, mais je suis aussi amour et joie de chaque instant passé et présent.
Je sais que cette expĂ©rience ne me dĂ©finit pas : elle me fait grandir et, demain, je brillerai plus fort qu’aujourd’hui.

 

Papa, je t’aime ❀ Je suis dĂ©solĂ©e de ne pas avoir pu te sauver 💔

Sources :

‱ https://www.lappui.org/fr/je-suis-aidant/comprendre-la-situation-de-mon-proche/alzheimer-et-maladies-neurodegeneratives-apparentees/le-deuil-blanc/  

‱ https://www.francealzheimer.org/comment-faire-face-au-deuil-blanc/ 

‱ ma propre plume et expĂ©rience


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41 commentaires

  1. Elise

    Merci MĂ©lanie pour cet article trĂšs Ă©mouvant mais aussi informatif et regorgeant d’outils pour aider celles oĂč ceux, ayant Ă  vivre un deuil blanc (je ne connaissais pas cette expression et n’avais pas pleinement rĂ©flĂ©chi aux Ă©motions que cela procure pour ceux qui y sont confrontĂ©s). Je t’envoie mes pensĂ©es dans ces moments douloureux et pense Ă©galement Ă  ton papa qui semble avoir Ă©tĂ© si aimant et avoir eu une trajectoire de vie riche et singuliĂšre !

    jeudi 16, janvier 2025 Ă  13h41
    1. MĂ©ly

      Merci Elise ♡
      J’ai dĂ©couvert cette expression – « le deuil blanc » – il y a moins d’une semaine : cela donne un aperçu d’Ă  quel point nous, Aidants, sommes peu informĂ©s.
      J’ai Ă©crit cet article que j’aurai tant aimĂ© pouvoir lire, il y a quelques mois ou annĂ©es. J’espĂšre que cela servira Ă  d’autres ✩
      Merci pour ton empathie 💖

      jeudi 16, janvier 2025 Ă  14h26
  2. Eugeuh

    đŸ€ un petit coeur rempli d’amour pour toi MĂ©ly.
    Je ne peux faire que ça, derriÚre mon écran. Pensées.
    Merci d’en parler comme tu viens de le faire đŸ€

    jeudi 16, janvier 2025 Ă  13h47
    1. MĂ©ly

      Merci, EugĂ©nie, pour tes mots, ta prĂ©sence et ta bienveillance 💛

      jeudi 16, janvier 2025 Ă  14h26
  3. Lisa Muller

    Oh, chĂšre MĂ©lanie

    Que dire ? Ces mots me font pleurer

    Cela fait 4 ans ce mois-ci que j’ai perdu mon Papa d’une autre maladie : la dĂ©pression. Lorsqu’elle s’est dĂ©clarĂ©e durant mon adolescence, j’ai Ă©tĂ© envahie par la peur et n’ai eu de cesse de faire tout ce qui Ă©tait en mon pouvoir pour lui venir en aide. MalgrĂ© cela, les tentatives de suicide se rĂ©pĂ©taient et se soldaient par de longues hospitalisations. Quand j’étais au collĂšge, je faisais mon possible pour faire de la prĂ©vention tout autour de moi au sujet de cette maladie, mais voir une fille de 13 ans parler de ça Ă©tait trop surprenant/Ă©trange pour les gens.
    Malheureusement, Ă©tant jeune et inexpĂ©rimentĂ©e, je me suis plongĂ©e corps et Ăąme dans une mission de sauvetage de mon Papa, prenant trop sur mes Ă©paules, et cela aboutit sur une dĂ©pression, Ă  mon tour. L’histoire entiĂšre serait trop longue Ă  raconter, d’autant plus que ce n’est pas le but de mon commentaire. Tout cela pour dire qu’il est extrĂȘmement douloureux de voir des personnes qu’on aime tant ne devenir plus que l’ombre d’elles-mĂȘmes. Je suis consciente que nos situations sont trĂšs diffĂ©rentes. Je n’ai pas la prĂ©tention de penser comprendre ce que tu as traversĂ©/traverses encore aujourd’hui. Cependant, tes mots ont rĂ©sonnĂ© trĂšs fort en moi. Je me souviens de l’aide que j’apportais Ă  ma maman pour les dĂ©marches administratives, de la prĂ©sence constante qu’il fallait auprĂšs de lui Ă  la maison, de la surveillance de la bonne prise du traitement, des changements que ce dernier opĂ©rait sur lui (prise de poids, regard perdu, extrĂȘme lenteur motrice et mentale, tremblements, bĂ©gaiement)
 Un investissement total, nuit et jour, pendant des annĂ©es.
    J’ai longtemps voulu croire que les choses iraient mieux. J’ai tellement espĂ©rĂ© pouvoir le sauver de « lui-mĂȘme » ! J’y ai mis tant d’énergie

    Tu l’auras certainement devinĂ©, mon Papa est dĂ©cĂ©dĂ© par suicide. Un mot extrĂȘmement tabou dans notre sociĂ©tĂ©. VoilĂ  pourquoi aussi tes mots ont rĂ©sonnĂ© en moi.
    Je suis admirative de ta combativitĂ©, de ton sourire malgrĂ© les tempĂȘtes de ta vie, de ta force, des ressources que tu possĂšdes
 Pour moi, tu es un exemple de rĂ©silience.
    Je t’envoie mes pensĂ©es les plus douces, et tout plein de courage.

    Zazalise_mllr

    jeudi 16, janvier 2025 Ă  14h17
    1. MĂ©ly

      Chùre Lisa ♡
      Tu as vĂ©cu des choses si difficiles, si jeune ❀‍đŸ©č
      C’est tellement injuste ce que tu as vĂ©cu, ce que ta maman a vĂ©cu, ce que vous avez traversĂ©.
      Oui, le suicide est tabou dans notre sociĂ©tĂ© : tellement de sujets tabous Ă  dĂ©faire…
      J’espĂšre qu’aujourd’hui, la vie est plus douce avec toi â˜ïžđŸ’«
      Merci infiniment d’avoir partagĂ© ces mots 💌
      Je t’envoie une nuĂ©e de douceur et de lumiĂšre ✹

      jeudi 16, janvier 2025 Ă  14h30
  4. Anne

    Une immense admiration pour le terrible combat que vous menez. MalgrĂ© votre trĂšs grand chagrin, vous n’avez aucune amertume envers la vie et son injustice. De votre tĂ©moignage si Ă©mouvant, se dĂ©gage une grande comprĂ©hension des choses de la vie et un immense amour Ă  celle-ci. Je vous admire et vous accompagne par la pensĂ©e pour ces prochains jours.

    jeudi 16, janvier 2025 Ă  15h52
    1. MĂ©ly

      Un immense « merci » pour vos mots 💌
      De tout mon coeur, j’espĂšre que les miens rĂ©sonneront dans le coeur de beaucoup qui vivent et vivront un deuil blanc 🕊
      J’aimerai tellement que mon article puisse apaiser – ne serait-ce qu’un tout petit peu – d’Autres ⭐
      Merci pour votre empathie et votre bienveillance ✹

      jeudi 16, janvier 2025 Ă  16h29
  5. Sinaelle Sarah

    ChĂšre MĂ©ly ☆

    Merci pour ces mots simples, porteurs de lumiÚre et de clarté sur ce que nous pouvons expérimenter et ressentir face à de telles situations.

    L’expression « deuil blanc » est une dĂ©couverte pour moi.
    L’an dernier j’avais dĂ©couvert celle de « deuil anticipatif » qui m’apporta beaucoup de rĂ©confort sur ce que je vivais et vis encore.
    Lorsque des mots s’ajustent au plus prĂšs de ce que l’on ressent, je trouve que cela allĂšge le poids Ă©motionnel et la solitude que l’on peut ressentir.
    Cela met de la reconnaissance sur ce que l’on vit.

    Avant de connaitre ces mots et ce qu’ils signifiaient, je m’en voulais d’anticiper et d’apprĂ©hender la mort d’un ĂȘtre aimĂ©, sur le dĂ©clin mais toujours vivant.

    Ce qui m’Ă©prouve, c’est cette abnĂ©gation de soi pour ĂȘtre au service de l’autre avec tout notre amour, sans limite de temps.
    Le déclin durera-t-il quelques jours, quelques semaines, quelques mois ou plusieurs années ?
    C’est une usure Ă©motionnelle, physique et psychologique.

    Trouver de la place pour soi, se prĂ©server, se choisir, un peu, parfois, de temps en temps, juste pour respirer, pour avancer dans sa propre vie devient culpabilisant, l’Ă©quilibre entre don et survie personnelle est prĂ©caire.

    D’ailleurs, autour de moi, deux femmes Aidantes se sont entiĂšrement dĂ©vouĂ©es Ă  leurs mĂšres Alzheimer, ce sont elles qui sont dĂ©cĂ©dĂ©es alors que leurs mamans sont toujours vivantes.
    Je trouve cela interpellant.

    Il est important que les Aidants osent demander et accepter d’ĂȘtre aidĂ©s.
    Ensemble nous sommes plus fort et c’est plus doux pour nos coeurs ♡

    Puisse Vie prendre soin de toi et de ton papa,
    depuis mon coeur, je t’envoie plein de douceur, de tendresse et de rĂ©confort ⛅

    jeudi 16, janvier 2025 Ă  16h03
    1. MĂ©ly

      ChĂšre SinaĂ«lle ♡
      Tes mots rĂ©sonnent si fort en moi, qu’Ă  plusieurs moment, en te lisant, je me suis demandĂ©e si tu parlais de toi ou si tu parlais de moi… ✹
      J’ai dĂ©couvert l’expression « le deuil blanc« … la semaine derniĂšre, par hasard, sur un forum d’entraide entre Aidants.
      AprĂšs quelques recherches, j’ai ressenti exactement ce que tu dĂ©cris : « Lorsque des mots s’ajustent au plus prĂšs de ce que l’on ressent, je trouve que cela allĂšge le poids Ă©motionnel et la solitude que l’on peut ressentir.
      Cela met de la reconnaissance sur ce que l’on vit.
       »

      Le mĂ©decin coordinateur de la maison de retraite spĂ©cialisĂ©e oĂč est mon Papa m’a Ă©galement mis en garde sur l’usure des Aidants (je ne me dĂ©crirais pas comme tel, car mĂȘme si j’ai Ă©tĂ© prĂ©sente et j’ai posĂ© prĂšs de deux mois, l’annĂ©e derniĂšre, fait plein d’allers-retours de 200km, j’estime que ma belle-mĂšre Ă©tait l’Aidante de mon pĂšre. J’ai Ă©tĂ© un peu Aidante et surtout responsable).
      Ce mĂȘme mĂ©decin m’a dit avoir dĂ©jĂ  vu, plusieurs fois, l’Aidant dĂ©cĂ©der avant le malade atteint de maladie ND.
      C’est sournois car, souvent, l’Ă©tat Ă©volue en glissant : on glisse avec lui et on ne se rend mĂȘme pas forcĂ©ment compte de cette fatigue, de ce burn-out qui nous guette.
      Sur des forums d’entraide, j’ai vu beaucoup de personnes refuser que leur proche soit placĂ© ou recevoir des aides (domicile, toilette, etc.). Elles Ă©taient Ă  bout.

      Un autre passage a beaucoup rĂ©sonnĂ© : « Ce qui m’éprouve, c’est cette abnĂ©gation de soi pour ĂȘtre au service de l’autre avec tout notre amour, sans limite de temps.
      Le déclin durera-t-il quelques jours, quelques semaines, quelques mois ou plusieurs années ?
      C’est une usure Ă©motionnelle, physique et psychologique. »
      Je compatis Ă©normĂ©ment. Courage ♡

      Je t’envoie Ă©normĂ©ment de douceur, d’amour et de lumiĂšre 💛

      jeudi 16, janvier 2025 Ă  16h45
  6. Estelle

    Ma douce MĂ©ly đŸ©·đŸŒž

    À travers ces lignes, j’ai Ă©tĂ© profondĂ©ment touchĂ©e. Ton papa est vraiment une personne extraordinaire qui a su te transmettre beaucoup d’amour, de bienveillance, de joie. De ce que je lis, tu as eu une forte complicitĂ© avec lui. C’est vraiment beau.

    Je suis vraiment dĂ©solĂ©e d’apprendre cela pour ton papa. Ayant eu ma grand-mĂšre gravement malade d’un cancer du colon, cela m’avait Ă©galement beaucoup affectĂ© niveau moral lorsqu’elle a rejoint les Ă©toiles. ✹ Ma grand-mĂšre Ă©tait quelqu’un de vraiment exceptionnelle, elle Ă©tait comme ma deuxiĂšme maman lorsque mon pĂšre a eu son accident.

    Merci beaucoup pour cet article qui est tout de mĂȘme, enrichissant malgrĂ© le contexte qui n’est vraiment pas facile pour toi… Je t’envoie de tendres pensĂ©es et je t’embrasse trĂšs affectueusement. đŸ«‚

    Sois forte ma petite MĂ©ly. đŸ©·đŸ«¶đŸŒ

    Estelle.

    jeudi 16, janvier 2025 Ă  16h21
    1. MĂ©ly

      Merci beaucoup Estelle 💙⭐
      On peut avoir un lien trĂšs fort avec nos grands-parents (ils peuvent ĂȘtre presque aussi proches que nos parents).
      Plein de douceur pour toi 💛

      jeudi 16, janvier 2025 Ă  16h47
  7. Émilie

    Bonjour trĂšs chĂšre, douce et magique MĂ©lanie. Merci de t’ĂȘtre ouverte Ă  nous, comme tu le fais depuis toutes ces annĂ©es, pour nous Ă©crire ce bel et informatif article. J’aimerais te dire que je t’envoie tout l’amour, toute la force, la douceur, tout le courage du monde. Je ne peux prĂ©tendre imaginer ce que tu vis et ressens, mais j’ai terminĂ© cette lecture avec des larmes qui Ă©taient composĂ©es d’autant de compassion pour toi et ton cher papa, que de reconnaissance pour ces lignes qui nous rappellent que peu importe ce qui arrive, la terre continue de tourner, le temps de passer, et le bonheur aura toujours une place. Je pense trĂšs, trĂšs fort Ă  vous deux, et vous envoie la plus grosse dose de lumiĂšre!

    jeudi 16, janvier 2025 Ă  18h54
    1. MĂ©ly

      Merci beaucoup Émilie 💚 Ton message Ă©tait si doux Ă  lire.
      Oui, la terre continue de tourner… et rien que cette idĂ©e est (un peu) apaisante lors des moments difficiles.
      Merci, merci <3

      vendredi 17, janvier 2025 Ă  10h38
  8. Christine

    Bonjour Melanie,

    Je ne suis pas dans cette situation mais j’en ai vu dans ma famille. C’est tellement Ă©prouvant. Je suis de tout cƓur avec toi. Merci d’avoir Ă©crit cette article qui en aidera plus d’un ! 💚

    jeudi 16, janvier 2025 Ă  19h46
    1. MĂ©ly

      Merci beaucoup Christine, pour ton message et d’ĂȘtre lĂ  depuis toutes ces annĂ©es <3
      J’espĂšre de tout coeur que cet article pourra aider d’autres.

      vendredi 17, janvier 2025 Ă  10h39
  9. Deborah

    Merci MĂ©lanie pour la finesse de ton analyse et la justesse de tes mots.

    Beaucoup de bonnes Ă©nergies pour toi et tes proches.

    jeudi 16, janvier 2025 Ă  21h09
    1. MĂ©ly

      Merci beaucoup DĂ©borah <3

      vendredi 17, janvier 2025 Ă  10h39
  10. Marion

    💛 Quel Amour et quelle force tu as MĂ©lanie, j’avais les larmes aux yeux en te lisant.
    Je trouve notre sociĂ©tĂ© extrĂȘmement violente quand il s’agit de santĂ© aussi bien mentale, que physique et encore plus pour les aidants, Ă  qui la vie n’est vraiment pas facilitĂ© (dĂ©marches Ă  rallonges, non rĂ©ponse, manque de sensibilitĂ© etc…).
    Je ne connaissais pas le terme de « deuil blanc », c’est trĂšs intĂ©ressant car finalement, c’est vrai qu’on ne parle de deuil que quand la personne est dĂ©cĂ©dĂ©e alors qu’en fait il y a d’autres maniĂšres de perdre quelqu’un et cette notion est hyper importante afin de ne pas minimiser la souffrance que l’on ressent parce que la personne est toujours vivante.
    Merci d’en avoir parlĂ© MĂ©lanie đŸ™đŸŒ Je vais en parler Ă  mon chĂ©ri dont le papa Ă  une maladie neurologique (mais ils ne savent pas quoi malgrĂ© les examens) qui fait qu’il n’est plus du tout le mĂȘme. Pour lui ce n’est plus son papa.

    Ton article m’a tellement Ă©mue 💛 C’est un dĂ©chirement pour moi de savoir que ton papa ne te reconnait plus quand on sait Ă  quel point il est important pour toi. Je pense fort Ă  lui et je lui envoie de belles pensĂ©es 💌 Tu as tout mon soutien et tout mon Amour MĂ©lanie đŸ«‚.

    Marion đŸŒ·
    (marion ciel et terre sur instagram)

    vendredi 17, janvier 2025 Ă  11h14
    1. MĂ©ly

      Chùre Marion 💛
      Comme à chaque fois, tes mots sont si justes, si beaux, si puissants et si doux ✹
      J’ai moi-mĂȘme dĂ©couvert ce terme « le deuil blanc » il y a un peu plus d’une semaine. Effectivement, savoir qu’un terme dĂ©signait ce que je vivais depuis des mois (des annĂ©es), m’a fait un bien fou đŸ™đŸ» J’aurai aimĂ© qu’on m’en parle avant. Je pense qu’il y a Ă©normĂ©ment de maniĂšres d’amĂ©liorer l’avancement des maladies ND sur les malades et leurs Aidants… et en parler, expliquer, prĂ©parer n’en fait pas partie.
      Rien que nous parler de ce terme, m’aurait aidĂ©e đŸ’« Alors, j’essaie de planter des graines pour d’Autres, en espĂ©rant que mon article puisse trouver le chemin des coeurs de ceux qui en ont besoin (peut-ĂȘtre ton compagnon !).
      Merci beaucoup pour ta compassion đŸŒ·

      dimanche 19, janvier 2025 Ă  10h57
  11. Audrey Ariola-Lehenaff

    Encore des mots tellement justes. J’ai pleurĂ© en te lisant et mes larmes coulent encore.
    Je ne connaissais pas le terme de deuil blanc mais je connais trop bien ce que tu traverses, pour l’avoir vĂ©cu avec ma grand-mĂšre qui m’a en grande partie Ă©levĂ©e.
    Elle est dĂ©cĂ©dĂ©e en septembre 2023 et c’est encore si frais dans mon coeur, c’était une grande et profonde tristesse et un vĂ©ritable soulagement pour ma famille et moi de la voir s’éteindre. Elle Ă©tait si mal depuis prĂšs de 5 ans, c’était une vraie dĂ©gringolade et les derniĂšres annĂ©es ont Ă©tĂ© dures pour elle comme pour nous.
    Nous avions la chance qu’elle nous reconnaisse toujours, un pansement pour l’ñme, quand nous arrivions Ă  capter son regard, elle nous souriait tendrement mais il y a tellement longtemps qu’elle ne parvenait plus Ă  s’exprimer. J’avais perdu ma confidente, cette femme si sage et aimante qui avait toujours Ă©tĂ© lĂ  pour moi. Comme toi j’ai Ă©pluchĂ© toute la documentation scientifique que j’ai pu trouver et les traitements alternatifs mais une fois placĂ©e en EPHAD nous n’avons plus la main sur les traitements et comme tu le dis si bien c’est si dur de ne pas rĂ©ussir Ă  les sauver.
    Une chose est particuliĂšrement dure aussi, voir que mes petits derniers oublient parfois son prĂ©nom comme si elle n’avait jamais existĂ© 💔
    Merci de m’avoir appris que tout ce que nous avons traversĂ© porte un nom.
    Je vous envoie plein d’amour à toi et ton papa pour vivre la suite de cette histoire
    Avec toute mon affection
    Audrey

    vendredi 17, janvier 2025 Ă  19h51
    1. MĂ©ly

      Bonjour Audrey ✹
      Merci pour ton tĂ©moignage, ton partage Ă  cƓur ouvert 💛
      J’ai moi-mĂȘme dĂ©couvert ce terme il y a quelques jours seulement. Le dĂ©couvrir (et savoir que tout ce que je vivais depuis des mois avait un terme) m’a beaucoup aidĂ©e. Je trouve ça fou que beaucoup de gens, comme toi, le vivent et ignorent tout. C’est comme avancĂ© Ă  l’aveugle sur un chemin d’obstacles. On manque cruellement d’informations : scientifiques, Ă©motionnelles, dĂ©marches, etc.
      Ça ne fait qu’accentuer (je trouve) notre souffrance, Ă  nous Aidants / proches.
      Je suis dĂ©solĂ©e de lire que tu as vĂ©cu quelque chose de si dur… nos grands-parents peuvent avoir un rĂŽle, un lien, une place tout aussi importante que nos parents s’ils nous ont Ă©levĂ© / ont aidĂ© Ă  nous Ă©lever. Ça a dĂ» ĂȘtre si difficile pour toi 💔
      Tes enfants oublient peut-ĂȘtre son prĂ©nom… mais au-delĂ  de son prĂ©nom, tu pourras leur raconter (souvent, ils en font la demande un peu plus grand, jeunes adultes) comment Ă©tait leur arriĂšre grand-mĂšre. Tu pourras raconter des belles histoires : et ils s’en souviendront Ă  travers elles. Ça sera encore plus beau que le souvenir d’un prĂ©nom đŸ’«

      dimanche 19, janvier 2025 Ă  11h02
  12. Sinaelle Sarah

    C’est intĂ©ressant que tu fasses une distinction entre Aidant et Responsable, c’est vrai que parfois ce peut ĂȘtre deux personnes diffĂ©rentes ou plus si il y a plusieurs Aidants et d’autres fois une seule et mĂȘme « super »-personne.

    En te lisant j’avais une forte pensĂ©e pour ta belle-mĂšre mais comme elle n’Ă©tais pas mentionnĂ©e dans ton article je n’osais en parler dans mon premier commentaire.
    J’espĂšre qu’elle vas du mieux qu’elle peut et qu’elle est soutenue par son entourage, en plus de toi.
    Comme j’espĂšre que tu trouves du rĂ©confort et de la douceur auprĂšs de ton chĂ©ri et de tes amis ♄

    Tendres pensĂ©es ✬

    samedi 18, janvier 2025 Ă  20h26
    1. MĂ©ly

      J’ignore les statistiques mais j’imagine que dans l’Ă©crasante majoritĂ© des cas, l’Aidant est le responsable de la personne atteinte d’une maladie ND.
      Il est vrai que, parfois, il y a plusieurs Aidants (j’ai lu pas mal de tĂ©moignages oĂč les deux ou trois enfants se relaient pour prendre soin de leur mĂšre ou pĂšre). LĂ  aussi, les Aidants sont les responsables.

      Dans mon article, j’ai essayĂ© de ne pas trop m’Ă©tendre sur mon cas particulier (et il y aurait beaucoup Ă  dire), j’ai plutĂŽt essayĂ© de parler du deuil blanc afin d’aider d’autres qui passeraient par lĂ . Parmi les nombreuses choses que j’ai tu, il y a ma belle-mĂšre avec qui on s’est Ă©normĂ©ment entre-aidĂ©es ces derniers mois : on a agi de concert, en se serrant les coudes, dans la bienveillance et le respect de l’une, de l’autre, des liens qu’on avait avec mon Papa. Plus d’une fois, j’ai saluĂ© la chance que j’avais de m’entendre aussi bien avec elle ♡ (Dans le cas contraire, ça n’aurait fait qu’accroĂźtre la souffrance et la difficultĂ© de ce chemin remplis d’obstacles).
      Cependant, pour elle comme pour moi, nos deux rĂŽles ont Ă©tĂ© bien distincts dĂšs le dĂ©but. D’ailleurs, je ne crois pas me souvenir qu’on ait eu besoin de se « rĂ©partir » les tĂąches, les rĂŽles. On savait, d’instinct, les limites de l’une, de l’autre, le rĂŽle de l’une, de l’autre.
      Comme ils n’Ă©taient ni mariĂ©s, ni PACSES, ma belle-mĂšre n’Ă©tait pas lĂ©galement responsable de mon pĂšre. C’Ă©tait sa compagne depuis plus de 13 ans, ils vivaient ensemble, c’Ă©tait donc son Aidante. Elle a Ă©tĂ© plus qu’incroyable, elle a dĂ©ployĂ© des montagnes de patience, de ressources, d’Ă©nergie qui m’a impressionnĂ©e.
      De mon cĂŽtĂ©, n’ayant plus ma soeur ni ma mĂšre, lĂ©galement (que je le veuille ou non), je suis responsable de mon pĂšre. En effet, en France, les enfants doivent le secours Ă  leurs parents (devoir de secours). Au-delĂ  de l’aspect lĂ©gal, je crois qu’il est (Ă©tait) important, pour moi, symboliquement, de faire tout ce que je pouvais faire (ou ce que notre pays et les moyens que j’avais Ă  disposition me permettait de faire) pour « aider » mon Papa, dans cette derniĂšre phase de vie.

      Aujourd’hui, ma belle-mĂšre va mieux (elle Ă©tait dans un grand Ă©tat de fatigue).
      La situation est toujours difficile Ă©motionnellement pour elle (je lui avais fourni pas mal de ressources : numĂ©ro d’Assos, plaquettes explicatives, brochures, etc.), mais elle peut se ressourcer auprĂšs de sa famille (sa fille, ses petits-enfants, etc.).
      Elle est trĂšs entourĂ©e (et j’ai Ă©tĂ© attentive Ă  ce qu’elle ne soit pas seule lorsqu’elle est revenue chez elle).
      Elle était avec moi, le 24 au soir, quand on a essayé de réveillonner avec mon Papa.

      dimanche 19, janvier 2025 Ă  11h15
  13. Marie

    Merci beaucoup MĂ©lanie de partager cet article informatif et intime avec nous ! J’avais dĂ©jĂ  entendu cette expression de ‘deuil blanc’ il y a peu, c’est tellement important de pouvoir mettre un terme sur ce que nous vivons en tant qu’humain. Bien sĂ»r que c’est un deuil d’assister impuissant Ă  la dĂ©gradation de l’Ă©tat de santĂ© d’un proche. J’espĂšre que ces vagues Ă©motionnelles ne sont pas trop intenses, sachant Ă  quel point tu es proche de ton pĂšre, de par la personne extraordinaire qu’il Ă©tait et de par votre histoire. J’imagine aussi la frustration et la colĂšre d’avoir le sentiment de ne pas avoir pu l’aider et le sauver, mais ce n’Ă©tait malheureusement pas possible, il avait juste besoin d’ĂȘtre accompagnĂ© dans cette nouvelle Ă©tape de vie. Et quelle chance pour lui d’ĂȘtre aussi bien entourĂ©e, par des personnes qui l’aiment et qui n’ont que ses intĂ©rĂȘts et son bien-ĂȘtre Ă  cƓur ! Beaucoup de tendresse pour toi et pour lui <3

    dimanche 19, janvier 2025 Ă  15h03
    1. MĂ©ly

      « mais ce n’était malheureusement pas possible, il avait juste besoin d’ĂȘtre accompagnĂ© dans cette nouvelle Ă©tape de vie. »
      -> Merci ♄

      Merci pour tout ton message et surtout ce passage ✩

      lundi 20, janvier 2025 Ă  13h17
  14. Sylvie

    Merci MĂ©ly d’avoir pris le temps de rĂ©diger cet article Ă©clairant qui sensibilise ceux qui ne sont pas ( ou pas encore concernĂ©s).
    Je ne vais pas rĂ©pĂ©ter ce qu’ont dĂ©jĂ  trĂšs bien dit les prĂ©cĂ©dents commentaires et qui font Ă©cho pour ceux qui ont un proche Ă  accompagner. Toutes les personnes sont touchĂ©es et Ă©mues par votre article moi y compris.
    Je trouve trĂšs importante la reconnaissance sur ce que l’on vit lorsque des mots existent et nomment l’expĂ©rience difficile que l’on traverse.
    A l’Ehpad de mon pĂšre est proposĂ© une fois par mois un espace aidants. Il est peu frĂ©quentĂ©. C’est un groupe de parole animĂ© par les deux psychologues autour d’une thĂ©matique( l’entrĂ©e en institution, le temps des visites, le silence du proche, le deuil blanc
) C’est dans ce cadre que j’ai rencontrĂ© le terme de deuil blanc et comme vous j’ai ensuite approfondi en recherchant sur internet.
    Pour moi c’est presque plusieurs deuils blancs qui se succĂšdent au fil de la perte des capacitĂ©s( ne plus marcher, ne plus jouer aux dominos, moins parler
). On se sent si impuissant et pour ma part c’est difficile d’ĂȘtre dans l’acceptation, c’est plus de la rĂ©signation.
    On cherche à faire de notre mieux pour rendre ce qu’on a reçu de notre parent.
    L’intĂ©rĂȘt d’échanger avec d’autres aidants c’ est de savoir notre difficultĂ© commune, de croiser nos regards avec l’aide des psychologues. Et quand une situation est dĂ©crite par un aidant on l’analyse et notre distanciation affective propose diffĂ©rents points de vue, diffĂ©rentes hypothĂšses et essaie de trouver du positif qui met du baume au cƓur.
    Je vous envoie, par la pensée, tout mon soutien.
    Sylvie

    dimanche 19, janvier 2025 Ă  16h15
    1. MĂ©ly

      Merci ♡
      Ma psy et ma meilleure amie m’ont conseillĂ©e de joindre un groupe de paroles d’Aidants. Je suis un peu rĂ©ticente car j’ai dĂ©jĂ  l’impression de beaucoup extĂ©rioriser et j’ai plus envie de solutions que de parler et ressentir (encore)… mais votre phrase « Et quand une situation est dĂ©crite par un aidant on l’analyse et notre distanciation affective propose diffĂ©rents points de vue, diffĂ©rentes hypothĂšses et essaie de trouver du positif qui met du baume au cƓur » m’a aidĂ©e Ă  percevoir autrement. Je vais essayer de me renseigner… comme pour tout, c’est un peu le parcours du combattant pour trouver une info (le groupe dispo le plus prĂšs de chez moi, dates, type d’asso, etc.).
      Je vous envoie plein de courage à vous, votre pÚre et votre famille ⭐

      lundi 20, janvier 2025 Ă  13h24
  15. Laure

    Bonjour MĂ©lanie,

    Magnifique article, je n’ai pas vĂ©cu ce que vous vivez mais en tant qu’infirmiĂšre j’ai pu observer et accompagner les personnes atteintes de ces maladies ainsi que les aidants… C’est dur et violent.

    Je me permet de conseiller un magnifique livre que j’ai lu Ă  mon petit garçon: Les mĂ©moires de la forĂȘt (il y a 4 tomes) mais le tome 1 parle de ce type de pathologie, il rend accessible Ă  tous la comprĂ©hension de ses  » maladie de l’Oublie-Tout ».

    Bon courage en tout cas. Pleins de bisous

    Laure

    dimanche 19, janvier 2025 Ă  20h51
    1. MĂ©ly

      Merci Laure pour ton message ♡
      Une autre lectrice m’a conseillĂ©e cette sĂ©rie (le mois dernier, suite Ă  ma newsletter oĂč je partageais mes coups de coeur lectures).
      Merci ✹

      lundi 20, janvier 2025 Ă  13h15
  16. Sylvie

    Je comprends parfaitement vos rĂ©ticences Ă  intĂ©grer un groupe. Comme vous, je n’aurais pas eu l’énergie de chercher un groupe de parole. Comme vous, j’aurais voulu des solutions mais y en a-t-il?
    La prĂ©sentation de l’espace de parole par les psys indiquait: « on ne vient pas trouver des recettes toutes faites
On cuisine ensemble! »
    J’ai pu participer au groupe car c’est simple, sur place Ă  l’Ehpad et les psys connaissent nos proches et leur pathologie. J’y ai mĂȘme nouĂ© une sympathie avec une personne du groupe. Ce qui nous rassemble ce sont les difficultĂ©s qu’on rencontre mĂȘme si les maladies sont diffĂ©rentes. Pourtant il y a trĂšs peu de participants juste un petit noyau de fidĂšles.
    Les propos de Marie sont trĂšs justes « assister impuissant Ă  la dĂ©gradation », « ne pas avoir pu l’aider et le sauver mais ce n’était pas possible ». Je constate qu’il y a peu de traitements pour les maladies ND. Notre accompagnement en est encore plus important ainsi que celui des professionnels de la maison, kinĂ©sithĂ©rapeute, ergothĂ©rapeute, psychomotricien, psychologue, Ă©quipe d’animation.
    Je pense que peut-ĂȘtre votre papa, sans pouvoir le verbaliser ni le manifester, ressent votre prĂ©sence pas forcĂ©ment visuellement mais par votre voix, vos gestes, votre odeur donc un certain rĂ©confort.
    Sylvie

    lundi 20, janvier 2025 Ă  21h28
    1. MĂ©ly

      Bonjour Sylvie,
      Merci beaucoup d’avoir pris le temps de me rĂ©pondre.
      Votre message (et surtout votre tĂ©moignage) a Ă©tĂ© le petit plus qui m’a donnĂ©e de la force pour rechercher un groupe de parole (l’Ehpad oĂč est mon pĂšre a une psychologue mais il n’y a pas de groupe de parole). J’en ai trouvĂ© un pas trĂšs loin du lieu oĂč j’habite et je me suis inscrite pour le mois prochain.
      J’ignore ce que ressent / pense mon Papa. J’espĂšre (que je sois lĂ  ou non) que ce n’est pas trop violent. Avoir pu choisir la maison de retraite (aprĂšs en avoir visitĂ© 5), m’a beaucoup « aidĂ©e » Ă  ĂȘtre le plus en « paix » possible au moment de le placer. Je connais dĂ©sormais tous les membres des 2 Ă©quipes de jours (aides-soignantes, infirmiĂšres, assistante, directrice, mĂ©decin) et je vois Ă  quel point ils sont humains, patients et prĂ©venants. C’est un (petit) soulagement. Bien Ă©videmment, c’est encore trop peu pour les besoins des malades atteints de ND, mais comparĂ© Ă  d’autres situations, ça me semble beaucoup.
      Comme vous le dites si justement (et comme je l’ai appris Ă  mes dĂ©pens cette annĂ©e) : « Je constate qu’il y a peu de traitements pour les maladies ND. Notre accompagnement en est encore plus important ainsi que celui des professionnels de la maison, kinĂ©sithĂ©rapeute, ergothĂ©rapeute, psychomotricien, psychologue, Ă©quipe d’animation. »
      Merci beaucoup ♡

      mardi 21, janvier 2025 Ă  11h03
  17. Sylvie

    J’espĂšre que le groupe sera bienveillant et enrichissant. Quand vous aurez essayĂ©, vous saurez si vous voulez continuer ou arrĂȘter.

    mardi 21, janvier 2025 Ă  16h42
  18. CĂ©line

    Bonjour MĂ©lanie,

    Je vous remercie pour cet article et espĂšre qu’il atteindra son but : aider ceux qui sont dans la mĂȘme situation que vous.

    Ce n’est pas mon cas, mais je voulais juste vous dire quelque chose : je travaille dans un hĂŽpital, et vois ainsi beaucoup de patients, notamment dans des situations difficiles et Ă©prouvantes : certains ont leurs proches autour d’eux, d’autres… Non (je ne souhaite, toutefois, pas Ă©mettre de jugement sur cette absence, parfois, de l’entourage).

    Je comprends votre sentiment d’impuissance, mais tenais Ă  vous dire que tout ce que vous faites, ce n’est pas RIEN. C’est Ă©norme, et cela apporte certainement, d’une maniĂšre ou d’une autre, du bien-ĂȘtre Ă  votre papa.

    TrĂšs belle fin de journĂ©e ☀

    mercredi 22, janvier 2025 Ă  18h42
  19. Isabelle

    Merci MĂ©lanie pour cet article. Je me suis tellement reconnue dans tes mots. Mon papa nous a quittĂ©s en avril 2023 aprĂšs une longue bataille contre la maladie de Parkinson. Nous l’avons vu lentement dĂ©cliner et surtout se dĂ©sespĂ©rer de perdre peu Ă  peu ses facultĂ©s, avoir du mal Ă  marcher ,Ă  manger et plus que tout Ă  s’exprimer. C’est trĂšs douloureux pour le malade et l’entourage et je t’envoie toutes mes pensĂ©es les plus douces. Merci encore pour tes mots
    Isabelle

    jeudi 23, janvier 2025 Ă  16h46
  20. Sophie

    Bonjour MĂ©ly,
    Merci de nous faire connaĂźtre ce sentiment.
    J’y ai Ă©tĂ© confrontĂ©e aussi sans le savoir quand mon grand-pĂšre a « perdu la tĂȘte » en l’espace de quelques mois. Je me suis sentie comme une extraterrestre Ă  pleurer toutes mes larmes devant lui et mon entourage sans qu’il s’en rende compte. Depuis il a Ă©tĂ© placĂ© en maison de retraite et je n’ose pas aller le voir tellement j’ai peur de pleurer encore. Ça me fait tellement de mal de le voir dans son Ă©tat, si affaibli et vulnĂ©rable.
    Je trouve que c’est encore pire que de perdre un proche qui dĂ©cĂšde en Ă©tant encore prĂ©sent aux autres.
    Bon courage pour ton papa.

    jeudi 23, janvier 2025 Ă  17h21
  21. Baud

    Bonjour MĂ©lanie,
    Merci infiniment pour avoir ouvert ton cƓur et su exprimer ta souffrance avec tant de dĂ©licatesse et beautĂ©.
    Car oui, malgrĂ© la douleur et la peine, j’ai ressenti la prĂ©sence d’une femme pleine de ressource et d’énergie.
    Je me suis beaucoup questionnĂ©e sur la mort ces derniers mois et je trouve que nous rendons cette phase de la VIE trĂšs difficile alors qu’elle est inĂ©luctable. Offrir la VIE c’est aussi offrir la MORT et personnellement je pense qu’il est important d’apprendre Ă  l’accepter plutĂŽt qu’à subir cette phase que l’on ne peut pas Ă©viter. Je te dis tout cela, mais pour le moment je n’y arrive pas complĂštement. Je m’éduque Ă  l’accepter, Ă  y voir une continuitĂ© diffĂ©rentes et je me rends compte que cela est trĂšs difficile.
    Je t’envoie beaucoup de douceur, de lumiĂšre et d’apaisement intĂ©rieur.
    Merci encore pour ton partage
    Marjorie

    jeudi 23, janvier 2025 Ă  20h29
  22. Solenn

    Merci pour cet article touchant MĂ©lanie au travers duquel on perçoit toute la palette d’Ă©motions que tu peux ressentir et que tu expliques bien. On peut tous ĂȘtre amenĂ©s Ă  traverser ce deuil blanc dont j’ignorais le nom. Ton article mĂ©rite d’ĂȘtre largement partagĂ©.
    Sinon je suis heureuse que tu aies ce bel élan créatif en nourrissant davantage ton blog et ta chaßne YouTube.
    Au plaisir de te lire, toujours 🌈

    vendredi 24, janvier 2025 Ă  13h25
  23. CECILE

    Comme toujours un article plein de sagesse et de sensibilitĂ©. Bravo de rĂ©ussir Ă  garder ce regard si juste et si doux sur la vie, mĂȘme lors des Ă©preuves douloureuses. Une analyse trĂšs fine d’une situation pourtant bien complexe Ă  comprendre. Bon courage dans cette Ă©tape de votre vie Ă  tous les deux.

    samedi 25, janvier 2025 Ă  14h46
  24. Sosobio

    Bonsoir MĂ©lanie,
    Je t’envoie PLEIN PLEIN d’amour et de courage. Je vois que tu es dĂ©jĂ  bien conseillĂ©e, soutenue, renseignĂ©e. En tant qu’auxiliaire de vie c’est quelque chose que je vois beaucoup… J’Ă©coute ÉNORMÉMENT de podcast et je te recommande chaleureusement celui de « Sweet Papy podcast ». Encore plein de bonnes choses Ă  toi.

    dimanche 26, janvier 2025 Ă  20h16
  25. Sophie

    Merci tellement. Merci infiniment, pour cette article plein de douceur, d’authenticitĂ©. J’ai moi-mĂȘme vĂ©cu un deuil blanc pour mon Papa adorĂ© aprĂšs des annĂ©es de lutte contre une maladie qui s’est finalement aggravĂ©e trĂšs rapidement et avant son dĂ©part, dans l’amour et la douceur, il y a un an. Je me reconnais dans chacun de tes mots et mĂȘme si je pense ĂȘtre dĂ©sormais apaisĂ©e avec ce dĂ©part et la douleur de celui-ci, il reste la douleur de ne pas avoir pu faire plus et de ne pas avoir pu l’avoir plus longtemps Ă  mes cĂŽtĂ©s (mĂȘme si je le sens prĂšs de moi chaque jour d’une maniĂšre diffĂ©rente chaque jour).
    Merci de parler de ce sujet encore tellement peu connu et tabou que nous sommes pourtant nombreux et nombreuses Ă  traverser. Merci pour ton courage, je t’envoie plein d’amour et d’Ă©nergie.

    lundi 27, janvier 2025 Ă  17h05

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