Une crème de potimarron & autres richesses automnales

Des hautes bottes couleur terre aux pieds, elle avance.
Ses pas foulent un chemin recouvert d’un immense tapis.
Un tapis épais, moelleux.
Aussi moelleux que son pull, tout doux, dans lequel elle aime s’emmitoufler pour ses longues ballades automnales.

Les températures décroissent.
Il fait plus frais.
Plus froid.
Plus humide.
Mais rien ne peut l’empêcher de sortir, pour s’enivrer d’un tel spectacle.

Elle s’arrête.
Et savoure.
Ce kaléidoscope de couleurs chaudes.
Rouge, orange, jaune, marron…
… parsemé de petits éclats de vert, tels des éclats d’émeraude brillant parmi des rivières de rubis, des rubans de velours, des flammes immobiles d’un feu fantastique & imaginaire.

L’automne est là.

La fée ressent la beauté que lui offre Dame Nature.
Elle la ressent.
Au plus profond de son Être.
Elle la sent comme un commencement.
Une naissance.

Une nouvelle ère, où un nouvel univers s’offre à tous.
Un nouvel univers qui nous déverse une abondance sans fin, ravissant tous nos sens, et ayant le pouvoir de réchauffer nos Coeurs.
Il suffit de les accueillir, à bras ouverts.
Et de les savourer.

Couleurs. Jolie palette aux tons chaleureux. Tellement grande, tellement riche, qu’elle en rend vert de jalousie le soleil.
Les odeurs. Celles des sous-bois humides, des champignons, des châtaignes grillés, des plats mijotés, de feux de cheminée.
Les sensations. La douceur de gros pulls, les soirées entre amoureux ou amis, la chaleur d’une douche après une longue journée de travail, se pelotonner sous une couette immense & duveteuse.
Les envies. Envie de cocooning, de jouer aux échecs au coin d’un feu, appeler des amis que l’on n’a pas vus depuis longtemps, se lancer dans la réalisation d’un puzzle de 1000 pièces, décorer notre chez-soi avec des jolies feuilles d’automne.
Les saveurs. Celle des tartes aux pommes à la cannelle, du cidre chaud, des veloutés maison, des chocolats chauds, des patates douces.

L’automne lui apparait vraiment comme une renaissance de la Nature.

L’automne et son explosion de nouvelles notes gustatives…
Petit à petit, les légumes d’automne arrivent.
Leurs textures plus denses, plus épaisses tiennent plus au corps, et nous aident à affronter la venue de la saison rubis.

C’est le temps des plats mijotés, des veloutés, des purées de légumes, des rôtis, et des gratins.
A dire vrai, rien qu’à songer à toute cette nouvelle richesse gustative qui s’offre à nos papilles, j’ai encore plus hâte de voir arriver l’automne.

Châtaigne, poire, panais, champignon, carotte, potimarron, noix, choupinoux & brocolis sont un bref aperçu de mes notes préférées des deux prochaines saisons.

Le potimarron a une place de premier choix, dans ma cuisine.
C’est à la fois sa texture, et son goût qui en font un de mes légumes préférés.

Il est aussi très simple à préparer (voir ci-dessous pour des conseils), et on peut l’intégrer dans tellement de recettes, qu’on trouvera aisément son bonheur avec lui.

Aujourd’hui, je vous livre une de mes recettes préférées d’automne.
Il ne se passe pas une seule semaine sans que je le réalise au moins une fois.
Elle est tellement simple, rapide, et délicieuse, que je ne vois d’ailleurs pas pourquoi je m’en passerais.

Je me la prépare le soir, et l’accompagne d’autres petites choses (tartinades, d’oeufs de cocottes heureuses, pain bio fait maison…).

Elle est faite d’un petit nombre d’ingrédients simples, et se conservant longtemps.
Chacun d’eux offre une note gustative riche, délicieuse, prononcée tout en étant douce.
L’alliance de tous ces ingrédients, loin de porter préjudice à chacune de leurs précieuses saveurs, leur permet de les embellir, les enrichir, et donne un résultat simple, mais réellement délicieux…
La simplicité est parfois synonyme de beauté, de richesse, et participe à notre bien-être.

Et… La belle histoire ne s’arrête pas là.

Chacun des ingrédients utilisés offre en lui des bienfaits nutritionnels.
C’est ce que l’on appelle la magie d’une nourriture qui soit à la fois saine, gourmande, et en adéquation avec le rythme de Dame Nature.

Découvrons ensemble cette simple richesse…

Le potimarron

Sans grande surprise, dans ma crème de potimarron, il y a… du potimarron.
Ce légume est parfait, à mon sens.
Sa texture est plus dense et moins aqueuse que les autres courges, et son goût rappelle un peu la châtaigne (d’où son suffixe « -marron »).

Le potimarron est très riche en bêta-carotène qui est le précurseur de la vitamine A.
Le précurseur d’une vitamine, c’est un peu comme sa version « petite graine ».
Lorsque notre corps reçoit la bêta-carotène, il va essayer de la transformer en vitamine A : c’est en partie notre foie qui réalise cette transformation. La vitamine A est un précieux allié pour notre peau qu’elle aide à préparer au soleil, et joue de nombreux rôles de protection & de régénération des cellules cutanées. Elle joue également un rôle dans notre vision, surtout nocturne.
La bêta-carotène est également un antioxydant.

Comme beaucoup de denrées automnales & hivernales, le potimarron a un fort pouvoir alcalinisant.
Lorsque l’on sait que l’un des (nombreux) facteurs d’acidification est le froid, on ne peut que s’émerveiller devant la logique que fait preuve Dame Nature qui nous offre là un précieux moyen de lutter & contrer les froides températures des prochains mois.

Voici quelques astuces pour le préparer :
✿ pour le découper, placez-le la queue en haut, et tranchez le dans le sens de la hauteur.
Retirez les graines & la partie fibreuse à l’aide d’une cuillère à soupe.
et sa peau ? Cuit (en morceaux ou réduit en purée), nul besoin de l’éplucher.
Cru : certains préconisent de retirer sa peau, et d’autres estiment qu’on peut la garder.
En réalité, c’est une question de goût. Sa peau est comestible, donc on peut la garder. Au début de saison, sa peau est plus tendre, tandis qu’en fin de saison, elle est plus épaisse.
cuissontout dépend de comment on l’a découpé. En petits morceaux (dés ou râpés pour l’incorporer dans des gratins, ou des petits farcis), ou tranche entière : le temps ne sera pas le même, et peut aller de 20 minutes à 1 heure.
Vous pouvez le cuir au four, ou dans une casserole à l’étouffée ou la vapeur douce.
conservationsi le potimarron est entier, il peut se conserver plusieurs mois, à l’abri de la lumière, dans un endroit sec. Ne le placez pas au frigo.
Une fois le potimarron découpé, les tranches ne se gardent que quelques jours, au frigo.
Une astuce bien pratique pour ceux qui habitent seul : lorsque vous entamez un potimarron, cuisez-le entièrement (en dés, ou en tranches), et vous pouvez le congeler en petites quantités, dans des sacs individuels.

La châtaigne

Je ne sais pas vous, mais j’ai un petit gros faible pour les châtaignes, en sucré, comme en salé.
D’ailleurs, si vous aimez ce petit fruit, je vous conseille le livre Châtaignes de Lilo de Cuisine Campagne, sorti il y a quelques jours. Vous y trouverez bien sûr des recettes (avec des grands classiques comme les marrons glacés), mais aussi des astuces de préparation, de récolte, d’épluchage, et Lilo nous y expose même les différentes variétés régionales françaises.

D’ailleurs, entre nous, je vous glisse une petite information nutritionnelle intéressante : la châtaigne contient de la lysine, un des 8 acides aminés essentiels dont les céréales sont souvent dépourvues (cliquez ici pour redécouvrir ce que sont les 8 acides aminés essentiels).
Ainsi, en intégrant dans un plat des châtaignes à une céréale, on a une source de protéine complète. Ça peut être un plat salé (risotto, gratin, plat de pâtes), mais aussi sucré… Que diriez-vous d’un riz au lait aux marrons glacés ?… Hum ?

Tout comme le potimarron, la châtaigne a également un fort pouvoir alcalinisant : un bien précieux avantage.

D’un point de vue purement pratique, je trouve la châtaigne assez contraignante.
Si on la prépare soi-même, c’est assez long. Un peu trop pour moi, au quotidien.
On peut bien sûr se rabattre sur des versions déjà prêtes : conditionnée en purée (non sucré ou salé), en bocaux, ou encore congelée, c’est tout de suite nettement plus pratique, et plus rapide.
Mais… Assez cher, il faut bien l’avouer.

C’est pourquoi je me tourne vers 2 de ses formes que je trouve à la fois pratiques à utiliser, et moins onéreuses que ses autres versions : des brisures de châtaignes, et des flocons de châtaignes.

Chacun a un temps de cuisson moyen de 10 à 15 min, quant à leur prix, il reste assez élevé (environ 6 € le paquet de 500 gr), mais comme je les utilise avec parcimonie, et principalement pour apporter une touche gourmande dans mes veloutés d’hiver, ou en petit accompagnement d’un plat (de pommes de terre, par exemple), à l’utilisation, leur prix reste doux.
Petit détail non négligeable : le paquet, une fois ouvert, se conserve longtemps.
Pour les flocons, il en existe 2 versions : une toastée, et une non toastée. J’ai l’habitude de prendre la version non toastée, car je la trouve plus douce. La plupart des magasins bio en proposent, et concernant les fabricants : Moulin des Moines propose les 2 versions.
En ce qui concerne les brisures de châtaignes : elles sont plus difficiles à trouver en magasin bio, mais on les trouve facilement sur internet. J’utilise celles du Domaine de la Balan que je trouve sur lors des salons bio (les Parisiens pourront la trouver chez Retour à la Terre).
J’apprécie celle du Domaine de Balan, car je sais qu’elles sont de qualité. J’ai pu rencontrer la productrice (qui est aussi la gérante, ce qui est souvent le cas dans des petites entreprises familiales) lors d’un salon : c’est une femme passionnée par ses produits, et par toutes les recettes qui peuvent en découler. Son domaine est situé en Ardèche, terre réputée pour la qualité de ce précieux fruit. Elle est certifiée Nature & Progrès, ce que j’estime être un gage de qualité en plus.

Noix… et huile de noix

J’adore l’huile de noix.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, je ne l’aime que durant la saison froide.
Pendant le printemps ou l’été, je n’en ai pas envie, et je me sens nullement attirée par elle gustativement… Après tout… N’est-ce pas là la logique de Dame Nature, encore une fois ?
J’ai mis beaucoup de temps à trouver une huile de noix digne de ce nom.
Ayant vraiment les papilles très sensibles, je ne trouvais jamais mon bonheur gustativement, parmi les huiles de noix bio que je goûtais.
Elles me paraissaient insipides, sans goût, et même sans odeur, parfois.

Une huile de noix de qualité est tellement parfumée qu’elle doit vous donner l’impression que vous buvez des noix.

C’est une huile très précieuse, qu’il faut utiliser avec parcimonie, sans jamais la cuire, ces acides gras étant très sensibles à l’oxydation (de la lumière, ainsi que de la température).
Lorsque l’on voudra l’utiliser sur un plat chaud, on la versera au dernier moment, après la cuisson, et juste avant de déguster notre petit plat.
C’est auprès d’Huiloreine que j’ai fini par arrêter ma quête d’une huile de noix de qualité.
Elle est certes (très) onéreuse. Comme toutes les huiles de noix sont chères, je préfère en choisir une me satisfait vraiment, même si son prix est légèrement supérieure à la moyenne.

Dans ma crème de potimarron, l’huile de noix renforce l’aspect automnal gustativement.
On a l’impression d’être dans les sous-bois, on sent & goûte une touche subtile de noix.
Sur le plan nutritionnel, la présence d’un corps gras (huile, oléagineux entiers, concassés ou en purées) permet d’aider notre corps à assimiler la bêta-carotène.
Cette « petite graine de vitamine A » a besoin d’une petite couveuse pour pouvoir se transformer en vitamine A.
Le corps gras achemine la bêta-carotène jusqu’à notre foie (et les autres endroits de nos corps qui en a besoin) là où elle peut être transformée.
On peut voir ce petit corps gras comme un petit train qui achemine une précieuse cargaison de pierres précieuses à une salle de trésors (oui, notre petit corps est un trésor à lui tout seul !).
Comme toutes les vitamines « liposolubles » (A, E, D), sans corps gras, notre corps peine réellement à extraire, transformer et assimiler la vitamine A.
Les amoureux des jus de carottes, et autres jus de légumes riches en bêta-carotène peuvent le noter dans un petit coin de leur tête.

Épices… et pain d’épices

Dans ce velouté, j’ajoute une touche de douceur avec des épices.
Je suis très sensible aux épices « fortes », et les utilise rarement, ou avec parcimonie.
Dans cette crème, j’utilise un mélange d’épices que l’on trouve déjà tout prêt en magasin bio, appelé « mélange pain d’épices ».
Il est différent du mélange « 4 épices » qui est plus fort, plus corsé, et est utilisé pour les terrines, les farces et les pâtés (à base de viande, ou en version végétale), et peut remplacer le Garam Massala (un autre mélange d’épices).
Le mélange pain d’épices, beaucoup plus doux que son cousin, est celui que l’on utilise pour réaliser du vin chaud, du pain d’épices, et autres gâteaux d’hiver.
Il se marie très bien avec les noix, les gâteaux à la carotte, les pommes, les poires, les coings, et les confitures d’hiver.
S’il est donc plus souvent utilisé dans les mets sucrés, ce mélange a aussi sa place dans les plats salés.
C’est sa douceur que j’aime particulièrement : il permet d’apporter une touche « chaude », comme toutes les épices, tout en restant très doux ♡

Les épices utilisées diffèrent d’une marque à l’autre.
Généralement, on retrouve les épices suivantes : cannelle, cardamome, noix de muscade, clou de girofle, anis vert, gingembre, badiane (appelé aussi « anis étoilé »).
Pour ma part, la plupart du temps, j’utilise un mélange déjà tout prêt. J’ai pu goûter à 3 marques différentes, et j’ai une préférence pour celle de Cook, et celle de Masalchi (la 3ème m’ayant assez déçue).
Testez & goûtez par vous-même : nos goûts sont tous différents.

Le mélange de tous ces ingrédients forme une crème…
… aux douces saveurs automnales.
… aux jolies couleurs fidèles à la saison rubis.
… à de délicieuses odeurs des sous-bois, et feux de cheminée.
… ayant une texture épaisse, onctueuse, et douce à la fois.

Une crème enivrant tous nos sens, en parfaite adéquation avec ce que notre corps nous réclame, et ce dont notre Coeur a besoin.
Une crème nous réchauffant de l’intérieur, au plus profond de notre Être…
Prenant soin de toutes nos cellules, si précieuses, si merveilleuses… tout en entourant notre Âme de saveurs douces, lui apportant ainsi beaucoup d’Amour.

Dame Nature est si riche, généreuse.
Vivre en adéquation avec elle nous apporte tellement de bienfaits…
La magie de la synergie de la Vie est merveilleuse.
Respectons la Vie.
Suivons cette magie.

L’été multicolore & chaud tire sa révérence, et s’incline pour céder sa place à l’Automne.
Pour notre plus grand, et beau ravissement à tous.

Ingrédients : (pour 1 personne en plat principal – 2 personnes en entrée ou accompagnement)

  • 1 petit potimarron (environ 300 à 400 gr)
  • 2 cas de brisures de châtaignes
  • 2 à 3 cas d’huile de noix
  • 1/2 cac de mélanges de pain d’épices


Préparation :

  1. Lavez le potimarron, et découpez-le en 2 dans le sens de la hauteur.
  2. A l’aide d’une cuillère à soupe, retirez toutes les graines à l’intérieur.
  3. Découpez-le en gros dés.
  4. Dans un faitout, versez les brisures de châtaignes (ou de flocons), et les dés de potimarron.
  5. Recouvrez d’eau, et laissez cuire à feu très doux durant 15 à 20 minutes.
  6. Une fois cuit : prélevez un peu d’eau de cuisson et gardez-le de côté (dans un petit verre, par exemple).
  7. Dans un mixeur, versez les brisures de châtaignes, les dés de potimarron, et le mélange d’épices.
    Mixez, jusqu’à obtenir un mélange totalement homogène.
    Si besoin : ajoutez un peu d’eau de cuisson (pour faciliter le mixage, si votre mixeur est peu puissant et/ou que vous souhaitez une texture plus liquide, tirant plus vers un velouté).
  8. Versez dans des bols / assiettes à soupe.
  9. Au moment de servir, versez l’huile de noix directement dans l’assiette.

✤ ✤ ✤

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Vos clins d’œil me font toujours plaisir

 

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62 commentaires

  1. Anna

    Merci je n’avais pas vu ! C’est parfait, je comptais justement aller à Marjolaine très bientôt :) Douce soirée à toi

    mardi 12, novembre 2013 à 21h29
  2. Enthusiastic Juliette

    Bonjour Mély,
    Juste un petit mot en passant pour déclarer mon amour pour cette recette qui nous a accompagnés tout l’hiver… Sans brisures de châtaignes, mais avec des flocons que je continue à glisser un peu partout, quelle saveur irremplaçable que celle des châtaignes.
    J’ai pris l’habitude cette année de vraiment cuisiner avec les saisons, et c’est très nouveau pour moi. Alors maintenant que le printemps va revenir, j’ai peur que les courgettes et les tomates ne me consolent pas de la disparition des courges et des légumes racines… Mais je sais que ton blog m’aidera :)

    vendredi 1, avril 2016 à 22h53

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